Afin de remettre en cause le décret exécutif portant organisation de leurs activités, les agents immobiliers -affiliés à la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI)- comptent organiser prochainement un sit-in devant le ministère de l'Habitat, de la Construction et de l'Habitat. Cette action, décidée lors de l'assemblée générale tenue le 19 décembre à Tizi-Ouzou, fait objet actuellement d'une large concertation auprès des membres de la corporation. Ces derniers tiennent à s'engager par écrit quant à leur participation à cette action de protestation. Selon le président de la FNAI, M.Djebbar, cette action a pour objectif premier d'interpeller les pouvoirs publics sur les risques encourus à travers l'application du décret n° 09-18 du 20 janvier dernier. Il fixe la réglementation relative à l'exercice de la profession d'agent immobilier. Dans le fond, la FNAI ne remet pas en cause ce texte, mais s'oppose à la rétroactivité des mesures qu'il comprend. Dans ce cas, cette rétroactivité devra toucher 18.000 agents pour le seul fait qu'ils n'ont pas le niveau universitaire requis par la nouvelle réglementation. Pour la FNAI, l'alternative du ministère préconisant d'associer un universitaire pour l'obtention de l'agrément est absurde. Cela encourt de nombreux risques. La FNAI, à ce sujet, rappelle la convention passée avec l'ISGP portant sur la mise à niveau des agents immobiliers à travers une formation théorique, mais qui est restée lettre morte. L'autre revendication a trait avec la fixation des honoraires de l'agent immobilier à 1% de la transaction immobilière contre 3%. Ce fut le cas par le passé. Selon M. Djebbar, ce taux est incompatible même avec ceux pratiqués à travers le monde. Par ailleurs, notre source précise que si aucune suite favorable n'est donnée à l'issue du sit-in devant le siège du ministère de tutelle, les agents immobiliers recourront à une opération-escargot sur un axe routier de la capitale. Le but étant de ralentir la circulation et créer des bouchons. Mais chez de nombreux agents immobiliers rencontrés hier, cette action de force est suicidaire pour la fédération. Elle ne pourrait faire l'unanimité de tous les professionnels. Le sondage lancé à cet effet prouvera que ce coup d'éclat ne peut que compliquer la situation. Interrogé sur la scission opérée au niveau de la fédération, notre interlocuteur a qualifié cette «représentation-bis» d'illégale -du fait qu'elle ne représente qu'une soixantaine d'agents immobiliers- avec 3 bureaux de wilaya, alors que l'authentique représentation compte 1.800 adhérents. L'actuel président de la FNAI rappelle qu'il a été élu lors du congrès du 29 avril 2009 par 225 voix sur les 232 votants et que le ministère de la Justice a été saisi officiellement sur l'illégalité de cette représentation qui ne constitue qu'une manipulation pour affaiblir la FNAI. De son côté, Zehoua Maameri, l'actuelle présidente de l'autre aile en attendant le congrès prévu pour cette année, insiste sur le caractère illégal de l'actuelle composante issue, selon elle, d'un congrès tenu sans autorisation du ministère de l'Intérieur. Par ailleurs, Mme Maameri accuse son antagoniste d'organiser une collecte de fonds sous couvert de droits de cotisation de l'ordre de 6.000 Da par adhérent afin de faire face aux dépenses de la procédure judiciaire suite à l'arrêt exécutoire de la Cour d'Alger sur le caractère illégal de l'actuel fédération de M.Djebbar.