Les propriétaires de stations-services reviennent à la charge pour demander une révision à la hausse de leurs marges bénéficiaires appliquées sur les produits pétroliers depuis 2005. L'Union nationale des investisseurs et promoteurs de relais et stations-services (Uniprest) a en effet adressé une nouvelle correspondance à l'autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) pour réclamer une hausse des marges bénéficiaires de 5% actuellement à 15. Le but étant de permettre aux gérants de stations-services de faire face aux différentes charges, en particulier salariales. Cette nouvelle montée au créneau des gérants de stations-services intervient moins de six mois après la présentation de l'Uniprest d'une étude détaillée sur les marges bénéficiaires à l'autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). Pour les gérants de stations-services, les marges bénéficiaires actuelles ne peuvent pas couvrir les frais de gestion, d'assurance, les salaires des ouvriers, les impôts et l'entretien, sans oublier l'augmentation du SMIG de 12.000 à 15.000 dinars. Conséquence : les propriétaires de stations-services auront plus de charges, alors que les marges bénéficiaires restent les mêmes, depuis quatre ans. Ils réclament aussi une réduction de l'impôt sur le revenu global estimé à 35% et une révision du taux d'exemption de l'impôt sur l'activité professionnelle. L'autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) semble prêter l'oreille aux revendications des propriétaires de stations-services, en témoignent les déclarations faites mi-décembre dernier par son président Nourredine Cherouati. Il a défendu une revalorisation des prix du carburant. Il a annoncé une hausse de 10% des prix du gasoil. «Le dossier de cette révision à la hausse du prix du gasoil est ficelé et sera présenté incessamment au gouvernement. Nous allons également proposer un réajustement des prix de l'essence», a-t-il déclaré le 14 décembre dernier. Le recours à une révision à la hausse des prix est nécessaire, selon ce responsable, pour contenir l'explosion de la facture de l'importation du gasoil qui a atteint en 2009 les 300 millions de dollars et revaloriser les marges bénéficiaires des propriétaires de stations-services. L'Algérie a importé en 2009 plus de 500.000 tonnes de carburants pour couvrir ses besoins en matière de consommation des carburants routiers classiques (essences et gasoil). La consommation locale de carburant est estimée à plus de 10 millions de tonnes. «Nous devons revoir -à la hausse- les prix du gasoil, ne serait-ce que pour rattraper l'inflation. Nous voulons faire un rattrapage dans les prix du gasoil pour favoriser d'autres carburants, surtout le GPL», a-t-il ajouté. Au lendemain de ces déclarations, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a démenti l'existence d'un projet pour revoir à la hausse les prix du carburant en Algérie. «Il n'y aura pas d'augmentation des prix du gasoil. Ce dossier n'a jamais été abordé au gouvernement», a soutenu l'argentier du pays en marge de la discussion sur la Loi de finance 2010, au Conseil de la nation. Il est à noter que le ministre de l'Energie et des Mines avait aussi défendu le principe d'une hausse des prix du gasoil pour encourager les automobilistes à adopter d'autres carburants.