Le constructeur automobile français Renault est en pôle position pour décrocher un contrat de partenariat avec la SNVI -dans le cadre du projet de construction d'une voiture algérienne- annoncée pour l'année 2011, selon des sources bien informées. L'information, jusque-là tenue sous haute confidentialité, côté gouvernement algérien, a été dévoilée en fin de semaine par, entre autres, le site français spécialisé Autonews.fr. Selon les mêmes sources, les discussions se sont accélérées au cours des dernières semaines entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le constructeur géant Renault. Les deux parties se sont mises d'accord sur la quasi-totalité des points relatifs à ce partenariat. Les négociations ont été concluantes jusqu'ici puisqu'ils ont accouché d'un projet en étude, contrôlé par le ministère de l'Industrie algérienne, sous la forme d'une entité mixte de droit algérien détenue à 51% par la SNVI et 49% par le constructeur français Renault, qui a vendu, rappelle-t-on, plus de 56.000 véhicules en Algérie en 2009. Avec comme première pierre commune, le montage à venir de 50.000 Dacia Logan et Sandero et Renault Symbol par an à Rouiba, dans la banlieue d'Alger. La SNVI, qui possède d'autres partenariats dans le monde avec d'autres constructeurs, garde évidemment à l'esprit de parvenir à terme à produire la grande majorité des voitures vendues sur son territoire, et ainsi également, de s'affranchir des différentes et lourdes taxes qui frappent les véhicules importés. Le projet d'une voiture algérienne, qu'on croyait tomber à l'eau, a refait surface avec l'annonce du gouvernement algérien de ressusciter cette idée datant des années 80. Et cette fois-ci, les motifs ne sont pas purement d'ordre politique. En effet, l'Algérie veut créer sa propre industrie automobile de véhicules particuliers pour des raisons économiques en premier lieu : on veut freiner sérieusement l'importation des véhicules, au montant aujourd'hui estimé à presque 4 milliards de dollars, soit 352.500 nouveaux véhicules (2008). Le PDG de la SNVI, Chahboub Mokhtar, avait annoncé, il y a quelques jours seulement, que le processus de production de la voiture algérienne sera lancé en 2011. Le responsable de la société avait attesté que des négociations étaient en cours avec le futur partenaire -sans en citer le nom- et les différentes options sont traitées sous la houlette du ministère de l'Industrie. «Dans nos objectifs, on considère qu'on pourrait engager un processus de production d'un véhicule particulier à partir de 2011», avait-t-il déclaré sans préciser l'identité de ce partenaire. Un comité technique étudie actuellement la possibilité d'utiliser les capacités industrielles installées dans un processus d'industrialisation d'un véhicule particulier. «Il est évident qu'il y a de l'intérêt de la part des constructeurs automobiles pour le projet, car le marché algérien est porteur particulièrement au niveau maghrébin et africain», avait déclaré le patron de la SNVI, tout en rappelant qu'en 2009, 300.000 véhicules ont été commercialisés sur le marché local. Chahboub Mokhtar avait, par la même occasion, tenu à rassurer ses partenaires en affirmant que la SNVI allait bien, en référence à la récente grève qu'a connue le complexe de Rouiba. «Un plan de restructuration va nous permettre d'améliorer la qualité de nos produits», avait-t-il dit.