Un consortium Sud-coréen, formé des deux entreprises Woolim E&C et Hyosung Evara Engineering, a remporté un important contrat pour la réalisation d'une station de traitement des eaux en Algérie. Le contrat d'une valeur de 86 millions de dollars per-met à la quatrième économie asiatique d'entrer dans le marché maghrébin dans lequel elle compte renforcer sa présence. La Corée du Sud considère l'Algérie comme étant la porte d'entrée qui lui permettra de conquérir l'Afrique, économiquement s'entend. Le dragon Sud Coréen qui vient de célébrer le 20ème anniversaire des relations diplomatiques entre la Corée et l'Algérie, s'inspire de l'empire du milieu, la Chine. Cette dernière a pu réussir à détrôner l'Occident du Continent Noir en devenant le premier partenaire de ses plusieurs pays. D'ailleurs, consciente des enjeux stratégiques de ce contrat, la presse sud-coréenne a largement relayé l'information. Les deux sociétés sud-coréennes s'engagent à lancer rapidement l'installation de systèmes d'égouts qui devrait intervenir juste après la signature du contrat prévu le mois prochain. Les entreprises sud-coréennes d'ingénierie et de construction ainsi que celles spécialisées dans l'hydraulique affûtent leurs armes en prévision du lancement du programme de consolidation de la croissance économique qui s'étale de 2010 à 2014, qui accorde la part belle au secteur de l'eau. Pas moins de 20 milliards de dollars seront consacrés aux projets de gestion des eaux et pour la construction de dizaines stations de traitement des eaux usées. L'Algérie et la Corée du Sud avaient signé le mois d'octobre dernier un mémorandum d'entente sur la coopération dans le domaine de la distribution d'eau et pour le transfert de technologies et de savoir-faire en matière de gestion des eaux usées. Les Sud-coréens sont bien partis pour remporter le marché lié à l'amélioration de la qualité de l'eau de l'emblématique rivière algéroise Oued El Harrach, considéré comme la quatrième zone de la plus polluée dans le monde. De hauts responsables du gouvernement se sont d'ailleurs réunis pendant deux jours pour élaborer une feuille de route sur une éventuelle opération qui permettra de dépolluer cette rivière qui traverse la capitale et qui dégage une odeur nauséabonde. Les Sud-coréens ont un savoir-faire indéniable en la matière, car ayant été confrontés à la même situation avec la rivière Han (Séoul) qui a été polluée par le déversement des déchets industriels. Ils ont réussi le pari de la transformer en une rivière propre qui aurait impressionné les responsables algériens. Ces derniers ont fait le déplacement pour constater de visu le changement. L'Algérie se tourne donc vers l'expertise sud-coréenne. Dernièrement, un Comité technique algéro-sud-coréen de coopération dans le domaine de l'alimentation en eau potable et de la gestion des eaux usées a été installé en présence du ministre des Ressources en Eau, M. Abdelmalek Sellal et du ministre sud-coréen de l'Environnement, M. Lee Manee.