Les ventes automobiles enregistrent une baisse drastique depuis le début de l'année 2010. Le recul des ventes par rapport à l'année 2009 est estimé à 20%, selon l'association des concessionnaires de voitures AC2A. La cause serait-la suppression du crédit à la consommation- par les pouvoirs publics. Annuellement, environ 20.000 voitures étaient vendues par crédit bancaire en Algérie. Cela représente 20% de l'ensemble des ventes réalisées par les différents concessionnaires. Les campagnes publicitaires et les promotions lancées ces derniers mois par les concessionnaires n'arrivent plus à booster les ventes de voitures. Certaines marques subissent de plein fouet ce rétrécissement des ventes; en particulier les enseignes chinoises. Les marques françaises -surtout Renault- semblent mieux résister à cette récession. La décision des pouvoirs publics d'interdire aux établissements financiers l'octroi de crédit à la consommation aux particuliers n'est pas la seule cause de cette crise du marché de l'automobile. Parmi les autres raisons de cette chute des ventes, il y a les dernières hausses des prix des voitures chez les concessionnaires -suite à la décision du conseil interministériel du 28 juin 2009- d'orienter à partir du 1er octobre dernier le trafic car-carries sur les trois ports de Ghazaouet, Djen Djen et Mostaganem. Le transfert du trafic car-carries vers ces trois ports a poussé les concessionnaires à revoir à la hausse de près de 5% les prix des voitures. Ce qui s'est répercuté évidemment sur les ventes. Autre cause du recul des ventes des véhicules neufs est le durcissement des conditions de commerce extérieur. Les importateurs de voitures commencent ainsi à subir les effets de la LFC 2009. Cette dernière exige des opérateurs du commerce extérieur de payer des taxes de l'ordre de 3% pour chaque domiciliation bancaire et de payer cash les importations à travers la formule de crédit documentaire. Les taxes instaurées en 2009 sur les véhicules neufs ont été revues à la hausse, notamment pour les hautes gammes et les grosses cylindrées, importées en grandes quantités depuis quelque temps. L'Algérie a importé l'année dernière plus de 250.000 véhicules, faisant d'elle le second marché en Afrique, après celui de l'Afrique du Sud. Pour revenir au recul des ventes ces trois derniers mois, les marques chinoises semblent les plus affectées par cette tendance baissière des ventes. Les acheteurs potentiels préfèrent, en effet, investir dans des marques françaises réputées pour être plus robustes comme Renault et Peugeot. La suppression des crédits à la consommation a ainsi complètement bouleversé le marché de l'automobile en Algérie. Certaines marques d'automobiles se sont carrément retirées du marché algérien- à l'instar de la chinoise Faw- qui n'a pas renouvelé son contrat de représentation. D'autres risquent également de disparaître. Les derniers chiffres de l'AC2A sur les ventes réalisées en janvier 2010 sont éloquents. Le groupe Toyota (qui commercialise la marque Subaru) n'a vendu que 10 unités à travers le territoire national. Idem pour Diamal qui n'a cédé que 31 voitures de marque Opel. Les seules marques qui parviennent à écouler leurs produits sont : Renault Algérie (4.366 voitures vendues en janvier) ; Toyota (3.183) ; Dacia (2.335) ; Peugeot (1.922) et Hyundai (1.372). Les concessionnaires de ces marques ont engagé des campagnes publicitaires alléchantes, combinant les réductions importantes, des voitures offertes gratuitement et des cadeaux (assurances tous risques, bons d'essence et des voyages). Les rares clients qui peuvent s'offrir une voiture sont en fait très exigeants sur la qualité et veulent en avoir pour leur argent cash et même plus. A noter que le chiffre d'affaires annuel du marché de l'automobile s'élève à près de 4 milliards de dollars (2,76 mds€).