Après l'annonce de la suppression du crédit à la consommation, les concessionnaires automobiles ont affiché leur mécontentement vis-à-vis de cette mesure qui les pénalise ainsi que la clientèle, en ce sens que les ventes vont connaître un net recul. Des propos recueillis auprès des concessionnaires à propos de cette décision prise par les pouvoirs publics, de son impact sur eux et les consommateurs laissent transparaître une certaine désolation. Au niveau de Kia Motor Algérie, notre source indique que les ventes vont beaucoup diminuer. Car, ajoute-t-elle, 80% des ventes de la maison se font par crédit bancaire. Pis, les postes d'emploi seront menacés, l'activité étant appelée à baisser, le travail se fera avec un service minimum. Il y a donc un risque majeur de suppression d'emplois, explique notre source. Au niveau de Peugeot, la même désolation est à relever. «Il y aura certes un manque à gagner, c'est-à-dire moins de ventes à l'avenir», nous confie-t-on. En somme, l'impact principal sera perceptible au niveau du chiffre d'affaires. C'est du moins l'effet qui sera constaté dans un premier temps avant que la clientèle ne s'habitue avec en plus un retour à la solidarité familiale pour pallier le déficit. Notre interlocuteur, se disant ni pour ni contre cette décision car respectueux des lois algériennes, rappelle que le marché algérien est imprévisible et fait parfois des pics mais aussi des chutes vertigineuses. Selon lui, ce marché chutera avec cette décision, en plus des différentes échéances, le Ramadhan, l'Aïd et la rentrée scolaire, avant de se stabiliser d'ici à la fin de l'année. De son côté, un représentant de Daewoo explique que ce sera le désastre car les citoyens arrivent déjà difficilement à joindre les deux bouts. Le crédit à la consommation leur permettait plus au moins de joindre l'utile à l'agréable. Sa suppression accentuera le fossé entre la classe riche et la classe pauvre. «La classe moyenne disparaîtra», selon lui. Pour ce qui est de l'automobile, notre contact estime que ce sera le fiasco. D'abord, il y aura des augmentations sur les prix. Ensuite, la décision entraînera la disparition pure et simple de plusieurs concessionnaires automobiles. Jusque-là, ces concessionnaires commercialisaient beaucoup de véhicules grâce à la facilité de paiement, signale-t-il. Ce ne sera plus le cas dorénavant, ajoute notre interlocuteur, qui enchaîne : «Cette décision est inhumaine car arbitraire, en ce sens qu'elle est contre les concessionnaires et la classe moyenne.» En tout état de cause, quel que soit l'avis des concessionnaires, la mesure est effective et le citoyen va devoir payer cash son véhicule et ce n'est pas la majorité des citoyens qui va pouvoir l'acheter flambant neuf. B. A.