Le président de l'Association des concessionnaires automobiles estime que cette décision sera effective si les ventes baissent. “S'il y a une baisse des ventes automobiles, on s'acheminera inexorablement vers une baisse des importations.” C'est du moins ce qu'a déclaré, hier, le président de l'Association nationale des concessionnaires automobiles (Ac2a) Mohamed Baïri contacté par téléphone. “Si nous importons c'est bien pour vendre”, renchérit-il. Surpris par la suppression du crédit à la consommation, les concessionnaires automobiles n'ont, à ce jour, pas eu de discussions avec le gouvernement. Devant pareille situation, ils n'ont aucune marge de manœuvre. Le président de l'Ac2a reconnaît cet état de fait, précisant que la mesure gouvernementale “a tout chamboulé”. “Nous avons fait des prévisions sur les commandes et les projections et du jour au lendemain, l'Exécutif supprime le crédit à la consommation et par ricochet celui lié à l'automobile.” La conséquence ? “On aura un stock”, note-t-il. Interrogé sur la manière dont les concessionnaires auront à écouler leurs stocks actuels, M. Baïri mettra en exergue la nécessité d'entamer un travail de marketing et d'agressivité commerciale. Il sera question de promotions. “Chacun à sa manière, en fonction de sa politique commerciale, de sa communication et de son personnel”, ajoute-t-il. À ce propos, il est utile de noter la baisse du rythme des promotions automobiles à travers les médias depuis plusieurs semaines. Interrogé, en outre, sur l'attitude et la démarche des concessionnaires par rapport à la suppression du crédit automobile, M. Baïri expliquera que “l'Etat a décidé de supprimer le crédit automobile, on va s'adapter à cela” précisant qu'“on ne va pas demander au gouvernement de remettre en cause cette mesure pour que nous puissions vendre mieux.” Concrètement parlant, notre interlocuteur expliquera qu'“on ne peut pas remplacer les banques.” “C'est vrai que cela affecte notre chiffre d'affaires avec cette suppression mais c'est aussi le rôle des banques de défendre le crédit automobile”, indique-t-il avant de noter que “GB, la Société Générale, BNP Paris Bas et Cetelem qui est une banque dont la vocation est de financer le crédit à la consommation n'ont pas soufflé mot”. Interrogé sur une éventuelle alternative pour pallier la suppression du crédit automobile, notre interlocuteur expliquera qu'“on ne peut remplacer les banques et à chacun son métier.” “Le crédit automobile, c'est tout un mécanisme et nous ne sommes pas outillés pour cela.” Quoi qu'il en soit les temps sont durs pour les concessionnaires autos. La suspension des crédits à la consommation va certainement avoir des répercussions sur le chiffre d'affaires des concessionnaires. La vente des véhicules est, en effet, appelée à connaître une véritable dégringolade. Il faut noter à ce sujet que la vente à crédit a constitué 30% du chiffre d'affaires globale des concessionnaires depuis que la formule des crédits à la consommation est en vigueur. Cette formule a permis à beaucoup d'Algériens d'acquérir un véhicule.