La FAO considère que les pays les plus pauvres de la planète pourraient devenir de plus en plus tributaires de leurs importations de denrées alimentaires, et les pays exportateurs de denrées alimentaires de moins en moins nombreux. La demande de biocarburants dopera les prix du sucre et du maïs. C'est du moins ce que prévoit le groupe bancaire français «le Crédit Agricole». Les prix des denrées alimentaires devraient -à nouveau augmenter cette année- la reprise de l'économie mondiale préfigurant une augmentation de la demande. Le groupe bancaire français indique que la FAO craint une flambée des prix des denrées alimentaires. La FAO considère que les pays les plus pauvres de la planète pourraient devenir de plus en plus tributaires de leurs importations de denrées alimentaires, et les pays exportateurs de denrées alimentaires de moins en moins nombreux. Crédit agricole estime que compte-tenu de la dégradation des fondamentaux, les prix des ressources agricoles devraient toutefois rester orientés à la baisse au cours des 4 à 5 prochains mois. La baisse du prix des céréales et du soja est essentiellement imputable à une offre mondiale excédentaire : la production mondiale de blé a atteint un record historique de 678 Mt et s'est stabilisée depuis, tandis que l'abondance des récoltes aux États-Unis et en Amérique du Sud pèse sur les cours du maïs et du soja. Une fois que le marché aura absorbé ces récoltes, les prix devraient bénéficier de la vigueur de la demande et de la reprise économique, dans la mesure où les acheteurs potentiels se laisseront probablement tenter par le niveau attractif des prix. En dépit de l'insuffisance de l'offre mondiale - estimée à 9,4 Mt cette année par l'ISO -, les prix du sucre ont baissé récemment, car les clients potentiels les trouvent trop élevés. Ils devraient continuer de baisser au cours des quatre à cinq prochains mois, mais à un rythme plus lent : au Brésil, le rendement des récoltes est déjà supérieur de 10 % à celui de l'an dernier en glissement annuel et en Inde, la récolte de sucre devrait augmenter de 16 à 17 Mt cette année à 25 Mt l'an prochain, selon l'association Simbhaoli. D'ici cinq mois, les prix du sucre devraient néanmoins se redresser, l'Inde étant susceptible d'importer jusqu'à 3Mt de sucre à l'approche des fêtes d'automne. En effet, la reprise économique soutiendra alors la demande mondiale. La production de biocarburants sera l'un des principaux moteurs de la hausse de la demande de maïs et de sucre. Les deux principaux producteurs d'éthanol sont les Etats-Unis (éthanol à base de maïs) et le Brésil (éthanol à base de sucre). Les exportations brésiliennes d'éthanol ont baissé ces deux dernières années ; au Brésil, la production d'éthanol a baissé de 7,3 % en glissement annuel en 2009/2010, à 23,1 milliards de litres (source : Unica), ce carburant étant devenu moins rentable en raison de la flambée des prix du sucre. Aux États-Unis en revanche, la production d'éthanol a augmenté de près de 20 % en 2009, à 40,96 milliards de litres. Les États-Unis ont décidé de tirer parti de la moindre rentabilité de l'éthanol produit à partir de sucre et du niveau record de la récolte américaine de maïs pour accroître leurs capacités de production d'éthanol. 109,23 Mt de maïs devraient être utilisées aux Etats-Unis pour produire de l'éthanol cette année, ce qui correspond à 33 % du maïs récolté dans ce pays et à une augmentation de 16,2 % par rapport à l'an dernier. En outre, la production brésilienne d'éthanol devrait repartir à la hausse en 2010/2011, à 29,8 milliards de litres (source : Datagro), à la faveur d'une récolte de canne à sucre plus abondante. La production de biocarburants devrait donc soutenir la demande et les prix du sucre et du maïs des deux principaux pays producteurs. Elle devrait également soutenir le cours des contrats à terme sur le blé et sur le soja négociés au CBOT, le blé et le soja pouvant également servir d'aliments pour bétail et être utilisés pour produire des biocarburants.