Sur les 18 milliards de DA de chiffre d'affaires qu'affiche la société algérienne des assurances (SAA) pour l'exercice 2009, seulement 400 millions de DA sont issus des assurances contre les catastrophes naturelles dites Cat Nat. C'est M.Hassan Neghmouche, responsable de la division risque/entreprise au niveau de la SAA qui l'a confirmé hier sur les ondes de la radio chaine 3. Un chiffre faible qui n'est pas propre a la SAA et qui peut être extrapolé selon lui à l'échelle de toutes les compagnies d'assurance. Ainsi d'après ce responsable qui rentrait d'une visite à M'sila pour rendre compte de l'ampleur des dégâts occasionné par le séisme de Vendredi, seul 2% du parc immobilier national est assuré contre les catastrophes naturelles. Une situation critique dans une région ou la topographie (l'Algérie est dans une région à forts risques sismiques) plaide pour la plus grande vigilance et la prévention contre les catastrophes naturelles en tout genre. C'est à croire que les précédents séismes, inondations et autres catastrophes auxquelles a fait face le pays, n'ont pas éveillé les consciences communes. Ce constat bien qu'il soit amer, M. Neghmouch l'a expliqué à ses auditeurs par le manque de culture de l'assurance dans la société algérienne, et l'attente constante par les populations de l'aide de l'état en cas de péril. Ceci alors que les lois sont claires, « les gens qui n'ont pas souscrits une assurance Cat Nat, n'ouvrent théoriquement pas le droit à l'aide » a-t-il indiqué. Cependant, les situations tragiques de ce type étant ce qu'elles sont, l'état octroie de l'aide pour les citoyens sans distinction. Une assurance obligatoire mais… Paradoxalement aux autres assurances qu'on trouve dans les catalogues, l'assurance Cat Nat est l'une des rares souscriptions obligatoire au même titre que l'assurance Auto. En effet la loi oblige tous les propriétaires à en ratifier une. Mieux encore, cette dernière ne coute qu'une bouchée de pain : 1500 DA/an dans les régions du nord et du centre, 400 DA dans celles du SUD. Ubuesque diront certains lorsqu'on prend conscience de l'importance d'une telle sécurité. Pourquoi Cat Nat pas beaucoup de succès? Avec seulement 144.000 souscripteurs, M.Neghmouch lui, avance toujours le fait des mentalités comme cause de l'échec de l'assurance Cat Nat. Les algériens n'ont pas la culture de l'assurance, en générale, et cette nature se répercute sur l'assurance Cat Nat. Il peut y avoir également un défaut de promotion de cette formule de prévention contre ces cas de forces majeures. M.Neghmouch a indiqué à ce sujet que 350.000 SMS pour promouvoir cette assurance ont été envoyés par deux fois aux abonnés. Une campagne d'envergure dont les résultats malheureusement vains sont connus des responsables de la SAA. A ce titre, la compagnie d'assurance prépare déjà la riposte. « Nous allons êtres plus agressifs à l'avenir» a révélé le responsable. Enfin ultime et dernier prétexte pour ne pas souscrire, brandis cette fois ci par les citoyens eux même, l'allongement des délais de remboursement. Des délais contraignants qui décourageraient les propriétaires à s'en accommoder. Que nenni s'est écrié Hassan Neghmouche. L'indemnisation en cas de catastrophe naturelle est soumise à un mécanisme bien précis, créé justement pour remédier aux délais à rallonge. Il explique : « A partir du moment où la région est décrétée sinistrée par les autorités publiques rien n'entrave l'indemnisation », surtout enchaîne-t-il que ce genre de procédure est soutenu fortement par les aides de l'état.