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La problématique des importations de biens alimentaires en Algérie : où en est le bilan du PNDA ?
Publié dans Le Financier le 21 - 06 - 2010


Docteur Abderrahmane MEBTOUL*

Si l'Algérie exporte de l'orge et c'est une bonne nouvelle, il y a lieu pourtant d'éviter l'euphorie représentant moins de 0,001% du total des exportations tendant vers zéro en valeurs monétaires. Cette présente contribution se propose d'analyser quelques points fondamentaux concernant la problématique de l'importation des biens alimentaires en Algérie en quelques axes directeurs.
1.- Problématique
L'Algérie a exporté pour 43,68 milliards de dollars, cette baisse des exportations par rapport à 2008, s'étant répercutée sur l'excédent de la balance commerciale qui est passé de 39,81 milliards de dollars en 2008 à seulement 4,5 milliards de dollars en 2009, assurant ainsi un taux de couverture des importations par les exportations de 112%, les hydrocarbures continuant à représenter l'essentiel des exportations , avec un taux de 97,6% du volume global, en recul de 44,88% par rapport à 2008. Quant aux exportations hors- hydrocarbures, elles demeurent très marginales avec seulement 2,4% des exportations globales, soit l'équivalent de 1,05 milliard de dollars, enregistrant ainsi une diminution de 46% en 2009. Concernant justement les importations, le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), relevant des Douanes algériennes estime le 22 janvier 2010, une légère diminution de 0,95% des importations, celles-ci ayant atteint 39,10 milliards de dollars contre 39,47 milliards de dollars en 2008, montrant clairement que les mesures édictées dans le cadre de la Loi des finances complémentaire pour 2009 n'ont finalement qu'un impact plus que limité sur l'évolution da la valeur de nos importations, le gonflement étant dù essentiellement à la dépense publique non maitrisée amplifiée par la mauvaise gestion (pour ne pas parler de surfacturations) , la hausse vertigineuse qu'a connue la facture des importations passant de 24 milliards de dollars en 2006 à presque 40 en 4 années, soulevant moult interrogations.
2. Facture alimentaire et le pourquoi de la baisse en 2009 ?
Selon les statistiques douanières, en cinq ans, la facture alimentaire de l'Algérie a plus que triplé, passant de 2,5 milliards de dollars en 2003 à 8 milliards de dollars en 2008, les produits agricoles constituant 30% du total des importations du pays. Cependant, la facture des importations algériennes des produits alimentaires a atteint 5,8 milliards de dollars en 2009, contre 7,8 milliards de dollars en 2008. Cette baisse concerne tous les produits alimentaires à l'exception des importations des sucres et sucreries, qui ont connu une hausse de 29,57 %, passant de 439,15 millions de dollars en 2008 à 568,99 millions de dollars. Les viandes ont connu également une légère hausse de 0,71% pour totaliser 172,21 millions de dollars. D'autres produits de large consommation ont connu une baisse notamment, les céréales, semoules, farine, produits laitiers et légumes secs. Les céréales, les semoules et la farine ont enregistré une baisse de 42,35%, chutant de 4,05 milliards de dollars en 2008 à 2,34 milliards de dollars en 2009. La facture des laits et produits laitiers s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009, contre 1,28 milliard de dollars en 2008, soit une baisse de l'ordre de 32,9%. La facture des légumes secs a également diminué puisqu'elle est passée à 256,26 millions de dollars contre 299,81 millions de dollars, soit une baisse de 14,53%. La baisse de la facture alimentaire a touché aussi le café et thé (-21,17%), puisque le montant est passé de 329,2 millions de dollars à 259,5 millions de dollars. Cependant, il faudra attendre le bilan fin 2010 pour se faire une idée de la baisse de 25% des biens alimentaires entre 2008/2009. Une des raisons de cette baisse, selon mon point de vue, est la dégringolade des cours de ces produits sur les marchés boursiers dans le sillage de la crise financière et économique mondiale et non à une performance de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire nationale. Certes, la récolte céréalière a été exceptionnelle la saison dernière, mais la production étant inconstante, les importations restent toujours élevées. La deuxième explication plus fondamentale de cette baisse se trouve dans le difficile passage du rem doc au crédoc du fait que beaucoup de dossiers n'ont pas été traités en 2009, les Banques n'étant pas préparées. Face à cette situation où des milliers de petits importateurs n'ayant pas la couverture financière nécessaire, l'on devrait assister nécessairement à une tendance de plus en plus monopoliste des opérateurs/importateurs de ces biens ce qui risque d'amplifier la hausse des prix, faute d'une concurrence saine et loyale, amplifiée également par la dévaluation du Dinar dont les taxes s'appliquent sur le cours en Dinars, le tout au niveau local supporté par les consommateurs. Aussi les prévisions optimistes du FMI, reprenant les arguments du Gouvernement algérien loin des réalités, de baisse des prix de détail en 2010 pour l'Algérie risquent de ne pas se vérifier.
3.- Secteur agricole, marché des produits alimentaires et sphère informelle dominante
En amont des industries agroalimentaires, on recense en Algérie plus d'un million d'exploitations agricoles couvrant plus de 8,5 millions d'hectares de terres arables, exploitées par l'arboriculture (41%), les cultures maraîchères (26%) et les grandes cultures (33%), principalement céréalières. Le problème de ces importations est intiment lié à la faible productivité agricole, certes due à la pluviométrie, posant toute la problématique de la politique de l'eau , mais également à des problèmes techniques ( prédominance de la gestion traditionnelle alors que s'impose une gestion moderne) , au problème du foncier agricole, les meilleures terres dans le Nord sont urbanisées (construction) et la parcellisation excessive qui gonfle les coûts de production. Le PNDA( programme agricole) qui a occasionné des dépenses de plusieurs dizaines de milliards de dollars a eu un impact très mitigé (et dont le bilan n'a jamais été fait). L'effacement récent de certaines dettes des agriculteurs à effets mitigés ne résoudra aucunement le problème de fond. Comme doit être prise en compte l'importance de la sphère informelle qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation et contrôle les circuits internes notamment les biens agricoles périssables, la viande rouge et blanche et le marché du poisson dont les prix connaissent une envolée selon les dernières statistiques entre 10/20%, taux largement supérieur au taux d'inflation global clôturé en 2009 à plus de 5,7% contre 4% en 2008 et 2% en 2007. Or, avec le processus inflationniste qui prend de plus en plus d'ampleur, selon une enquête du CNEAP, relevant du ministère de l'Intérieur, en septembre 2007 les ménages algériens consacrent plus de 70% de leurs revenus aux biens essentiels , et ce taux a dù augmenter entre 2008/2009, dù au processus inflationniste jouant comme vecteur de concentration de revenus au profit des revenus variables, donc une nette concentration de revenus au profit d'une minorité rentière qui captent la rente des hydrocarbures , sans compter la pression démographique et le taux d'urbanisation en nette croissance, d'une population de 35 millions et va vers 40 millions. Car seule une analyse opérationnelle des liens entre l'accumulation, la répartition du revenu par couches sociales et le modèle de consommation de chaque couche sociale est pertinente pour une véritable politique salariale, loin des indices globaux de peu de significations.

4.- La structure des importations agricoles et perspectives
Il en ressort que dix produits dominent à 78% les importations agroalimentaires. Dans sa dernière étude, pour la mission économique Ubifrance, les principaux produits alimentaires importés par l'Algérie en 2008, sont les céréales 51%, le lait et dérivés 17%, le sucre 6%, le café et le thé 4%, les légumes secs 3% et les viandes à hauteur de 2%. L'Algérie est aujourd'hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations. L'insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l'Algérie un pays structurellement importateur. Quels sont les pays où l'Algérie importe ses produits alimentaires ? Dix pays monopolisent 70% des importations algériennes en agroalimentaire, à leur tête la France avec 20%, suivie des Etats-Unis et de l'Argentine. Quelles sont les perspectives. Devant être réaliste, l'autonomie alimentaire à 100% n'existant nulle part, surtout en ce XXIème siècle avec l'interdépendance accrue des économies,(la dure réalité de la mondialisation), pourtant une chose est sûre, l'Algérie reste trop dépendante des marchés internationaux, concernant les produits alimentaires et les petites unités agro-alimentaires fonctionnent avec des inputs importés à plus de 80% sucre, huile etc…) et il serait intéressant de dresser un bilan tant en valeur ajoutée additionnelle créée, que de la balance devises de ces unités Dans ce cadre, j'avance trois scénarios .
Premier scénario : La comparaison de la politique de l'Algérie en la matière avec le célèbre programme de l'Organisation des Nations - unies (ONU), pétrole/gaz contre nourriture; l'Algérie n'exporte que des hydrocarbures à l'état brut ou semi brut et importe la majorité de son alimentation .
-Deuxième scénario : L'Algérie pays aride et semi-aride, est parmi les plus exposés aux changements climatiques avec une avancée menaçante du désert, et sera toujours structurellement déficitaire pour les produits agricoles. Elle doit donc avoir une politique agricole sélective de produits qui économisent l'eau.
-Troisième scénario : Un avenir alimentaire incertain , surtout avec l'épuisement inéluctable des réserves d'hydrocarbures , et donc l'urgence d'une stratégie claire tenant compte des avantages comparatifs mondiaux de certains segments industrie/tourisme/services permettant à l'Algérie d'avoir une balance commerciale équilibrée et donc d'avoir un pouvoir d'achat qui lui permettra d'être toujours solvable auprès de ses fournisseurs. Cela suppose une autre gouvernance tant politique que d'entreprise , réhabilitant le travail et le savoir loin d'une distribution passive de la rente éphémère, , la visibilité dans la démarche de la politique socio-économqiue globale, loin de l'instabilité juridique qui traduit des rapports de forces contradictoires au niveau du sommet du pouvoir.

NB : Je me permets de citer en marge de cette contribution , les données de son Excellence Monsieur le président de la République Abdelaziz Bouteflika en date du 24 février 2010, lors du message adressé à l'UGTA, en date du 24 février 2010 repris par l'APS et El Moudjahid.
Je le cite : «Le contexte international n'a toutefois pas amoindri l'effort de dépenses publiques. Le volume des dépenses d'équipements a quadruplé durant les six dernières années, passant de 872 milliards de Dinars en 2005 à 3.022 milliards de Dinars en 2010.Le coût du volume global des investissements a atteint 13.798 milliards de Dinars équivalant à 200 milliards de dollars environ dont 83% au titre d'investissements nationaux .Dans le secteur agricole, classé comme priorité stratégique pour assurer la sécurité alimentaire nationale, le volume des investissements a atteint près de 400 milliards de Dinars, ce qui permet l'extension des surfaces arables, le réaménagement des exploitations agricoles et le développement de l'arboriculture. Le volume des dépenses publiques pour la période allant de 1999 à 2009 a dépassé les 300 milliards de dollars. Il a concerné tous les secteurs d'activité. Il y a lieu de noter que ce programme s'appuie sur le financement public avec l'affectation d'une enveloppe globale au budget d'équipement estimée à 20.800 milliards de Dinars, soit 285 milliards de dollars dont un montant de 10.326 milliards de Dinars, représentant une valeur de 141 milliards de dollars, est consacrée au nouveau programme 2010/2013 ».
Docteur Abderrahmane MEBTOUL*Professeur d'Université en management stratégique- Expert International


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