La réhabilitation de la plaine de la Mitidja est désormais la lance de guerre du ministère de l'Agriculture, pour arriver à l'autosuffisance alimentaire. Cette plaine qui s'étend sur une longueur de 100 kilomètres et de 2 à 18 kilomètres de largeur constituait et pourrait constituer le garde manger des 35 millions d'Algériens. Afin de redorer le blason de cette plaine qui était riche en cultures céréalières et maraîchères, le comité de coordination de la recherche agronomique et de l'appui technique s'est réuni pour la première fois ce dimanche, sous la présidence du ministre de l'Agriculture et de développement rural, Rachid Benaïssa. Les plans d'actions retenus par ce comité de coordination seront financés par le «programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique» auquel l'Etat alloue 24 milliards de Dinars par an, a fait savoir le ministre Benaïssa. Pour rappel, ce comité qui a été installé en septembre 2009, a pour objectif d'apporter une assistance technique aux agriculteurs et éleveurs par les différents instituts spécialisés que compte le secteur, a expliqué le coordinateur du comité Foued Chehat, qui assure également les fonctions de Directeur de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA). Dans son organigramme et son management, l'INRAA a été créé sur le modèle de l'institut brésilien spécialisé dans la recherche agricole et la vulgarisation «Embrapa», a-t-il ajouté. Pour rappel, au cours de la campagne 2009-2010, le comité de coordination a organisé quatre ateliers thématiques, l'un sur la réhabilitation de la Mitidja et les trois autres sur les filières oléicole, lait et pomme de terre, a-t-il poursuivi. Concernant la réhabilitation de la Mitidja, il a été retenu un plan d'action visant l'amélioration de la production et de la productivité plus particulièrement dans l'agrumiculture, et l'arboriculture fruitière, les cultures maraîchères, la tomate industrielle et l'élevage du bovin laitier. Les équipes mises en place pour exécuter ces action ont procédé notamment à l'identification des éleveurs candidats à la création de pépinières de génisses, à l'évaluation des coûts liés aux rajeunissement des plantations agrumicoles, à la réalisation, entamée, d'un inventaire de l'état des lieux pour les ressources et les points d'eau ainsi que l'état des équipements hydrauliques installés. L'irrigation de la Mitidja D'après l'étude de Mekki Messahel et de Mohamed Saïd Benhafid, respectivement professeur à l'Ecole Nationale Supérieure de l'Hydraulique (ENSH), Gouverneur du Conseil Mondial de l'Eau (CME), Directeur de l'ENSH et Gouverneur suppléant au CME, une irrigation globale de la Mitidja est la condition, sine qua non, pour booster l'agriculture en Algérie. «La sécheresse de ces dix dernières années, la décennie noire qu'a vécue l'Algérie durant les années 1990 et le contexte institutionnel régissant les organismes de gestion des périmètres irrigués sont à l'origine de plusieurs dysfonctionnements, quant à la qualité des services d'eau vis-à-vis des agriculteurs. Afin de parer à cette incertitude, liée au volume d'eau disponible, ces derniers prélèvent dans la nappe souterraine de la Mitidja, se pourvoyant ainsi en eau en quantité et en qualité», indiquent-ils. Le grand projet de l'irrigation de cette plaine est, selon Rachid Benaïssa, la solution appropriée pour en finir avec les «caprices de la pluviométrie» Filière oléicole Pour la filière oléicole, il a été retenu, par les professionnels, un programme à mettre en œuvre par les instituts techniques pour accélérer la mise à niveau des segments de production de plants, de l'oléiculture et de la transformation industrielle. Ce programme d'oléiculture vise l'extension de l'oléiculture sur une superficie d'un million d'hectares. Pour la filière lait, l'atelier a organisé à cet effet dans la wilaya de Souk Ahras la mise au point d'un plan opérationnel qui doit identifier les agriculteurs pouvant jouer le rôle d'éleveurs leaders, dont deux ou trois susceptibles de mettre en place des pépinières de génisses dans cette wilaya et les wilayas limitrophes (Guelma, Annaba, El Tarf). Filière pomme de terre S'agissant de la filière pomme de terre, les recommandations formulées, à cet effet, ont été traduites en plan opérationnel qui vise essentiellement un soutien, de la part des instituts, à la création d'association ou coopératives pour faciliter l'acquisition d'intrants et matériels à moindre coût, l'augmentation des capacités de stockage sous froid de la semence et de la pomme de terre et l'élargissement de la couverture assurance des risques liées à certains maladies et parasites.