B. Mahmoud Bonne nouvelle pour les ressortissants algériens résidant à l'étranger. L'épineux problème du rapatriement des dépouilles est désormais réglé. L'assurance «rapatriement des corps et frais d'obsèques» sera effective à partir du 20 juin en cours. Le PDG de la société nationale d'assurances (SAA), également président de l'UAAR, Amara Latrous, qui était hier l'invité de la rédaction de la chaîne III, s'est longuement attardé sur les avantages de ce nouveau produit garantissant le transfert de la dépouille mortelle de l'assuré vers le lieu d'inhumation choisi en Algérie, et à titre complémentaire les frais d'obsèques. «Les modalités sont très simples. C'est ouvert à tous les nationaux résidant à l'étranger. Nous tablons à atteindre d'une façon progressive un million de clients pour cette police assurance qui n'est pas trop élevée en terme de coût», a déclaré le patron de la SAA. La prime d'assurance annuelle de la garantie de base «rapatriement de corps» tourne autour de 25 euros. «Il y a une grande demande des nationaux établis à l'étranger. Dès son inscription, l'assuré peut bénéficier de cette assurance en cas de mort accidentelle», précise Amara Latrous. L'âge limite à l'adhésion à ce produit, destiné à tous les résidents en France d'origine algérienne, est de 75 ans. Cette garantie prendra effet trois mois après la date de souscription du contrat d'assurance, notamment pour les décès suite à une maladie chronique. Le PDG de la SAA estime que ce nouveau produit va générer un chiffre d'affaires annuel de 25 millions d'euros dès son lancement. Pour la majorité des ressortissants algériens établis à l'étranger, c'est un sentiment de soulagement général. Ce nouveau produit va autoriser à des milliers de familles de rapatrier les dépouilles de leurs proches dans la dignité. Combien de fois a-t-on vu des familles algériennes dans l'incapacité de faire le deuil de leurs proches décédés à l'étranger et dont le rapatriement est retardé par manque de moyens ou par complexité des procédures? En France seulement des centaines de cas sont recensés annuellement. Certaines familles algériennes, avec un revenu limité, trouvent tous le mal du monde pour rapatrier la dépouille de leurs enfants. Le coût de cette opération est estimé à près de 3.500 euros. Nombreuses familles recourent à l'aide de la communauté algérienne ou maghrébine à travers la collecte de l'argent dans des mosquées. Le marché progresse à deux chiffres Questionné, par ailleurs, sur le manque d'agressivité des compagnies d'assurance algériennes qui axent leurs offres sur certains produits seulement, Amara Latrous rétorque: «il y a beaucoup de réticences des gens à couvrir leurs biens en Algérie. Toutefois, il y a lieu de constater que le marché progresse à deux chiffres, ces dernières années, contrairement à la tendance actuelle de par le monde. Nous avons réalisé, en 2008, un CA de 66 milliards de dinars, l'équivalent d'un milliard de dollars avec une croissance de 16%. L'assurance CatNat a aussi progressé en passant de 5 à 10% des biens immobiliers actuellement». Voulant aller dans le détail, il révèle que l'assurance automobile est en phase de perdre du terrain par rapport aux autres produits proposés par les assureurs algériens. «L'assurance auto a tendance petit à petit à reculer face à d'autres produits. Cette assurance représentait les deux tiers de notre CA, maintenant nous sommes à moitié/moitié», signale-t-il. Selon le patron de la SAA, l'assurance responsabilité civile demeure encore déficitaire. «Les indemnités corporelles sont les plus coûteuses puisqu'elles sont taxées sur les revenus des victimes. Avec la révision à la hausse du SNMG l'addition a augmenté. Nous payons, chaque année, entre 30 à 40 milliards de dinars en indemnités corporelles, une somme colossale qui pouvait bénéficier à l'économie nationale», regrette Amara Latrous. Par ailleurs, le patron de la SAA a annoncé que le nouveau Centre des hautes études d'assurance va démarrer le 7 novembre prochain à l'ISGP d'Alger (Institut Supérieur de Gestion et de Planification) en attendant la construction du nouveau siège. Le nouveau centre va assurer des formations diplomantes de haut niveau aux jeunes cadres algériens. Il va délivrer ainsi des diplômes reconnus au niveau mondial dans le domaine de l'assurance. Questionné sur la fuite des cadres vers les compagnies d'assurances étrangères établies en Algérie, il a estimé que les assureurs nationaux avaient perdu une centaine de compétences ces dernières années au profit des étrangers. B.M.