Une quantité de 36 tonnes de viande congelée importée d'Amérique latine depuis 2005, est toujours en rade au port de Béjaïa. La cargaison attend jusqu'à ce jour son évacuation, voire sa destruction ; chose qui n'a pas été faite, selon M. Ayache directeur de la manutention et acconage à l'entreprise portuaire de Béjaïa. "Nous avons proposé la concession de la part non altérée au parc zoologique de Ben-Aknoun, mais visiblement on n'en veut pas", a déploré M.Ayache avant d'expliquer que "l'entreprise n'a pas d'interlocuteurs contre qui se retourner dans ce cas d'espèce" et d'ajouter qu' "on ne peut pas facturer au fournisseur qui se trouve dans un pays lointain. On ne peut pas facturer non plus au client car il est censé ne pas exister tant qu'il ne fait pas sa déclaration en douane. Seul l'armateur peut mettre la main à la poche car intéressé de reprendre son vide. Mais souvent, il chipote", a indiqué M. Ayache. Un cas similaire concernant une cargaison de sucre avarié de 1 100 tonnes, dont l'évacuation à la décharge publique nécessiterait une flotte de 60 camions semi-remorques a été également évoqué de même source. 20 conteneurs d'un poids total de 240 tonnes de produits périssables sont voués à la destruction immédiate. Outre la cargaison de viande, il est fait état également d'autres chargements composés de denrées alimentaires et de produits chimiques et détergents pour lesquels la commission d'avarie composée de la DCP, la santé, l'environnement, les douanes, le port, la Protection civile, la sûreté de wilaya et le parquet, devrait rapidement se prononcer. Au port de Béjaïa, ce sont 342 conteneurs qui se trouvent en souffrance en attente de récupération par leurs propriétaires ou de destruction de leur contenu pour ceux en butte à des effets d'avaries, selon la direction de l'entreprise portuaire (EPB). Au total, 80% de ces conteneurs sont composés de produits périssables Afin de dissuader les opérateurs de traîner le pied, BMT (Béjaïa Méditerranéen Terminal) a établi des tarifs allant de la gratuité pour les trois premiers jours à 600 DA/jour une fois dépassé le seuil des 35 jours d'entreposage, selon son directeur marketing, M. Farès Ouzegdouh, qui signale, toutefois, que cette filiale de l'EPB accuse un manque à gagner de l'ordre de 60 millions de DA du à l'absence d'interlocuteurs pour les paiements. Pour faire face à cette situation, les autorités portuaires misent sur la décision des services des douanes pour sanctionner les propriétaires de conteneurs en souffrance. Selon la direction du port, deux conteneurs, l'un chargé de produits vestimentaires (vestes) et l'autre d'arachides viennent de subir les frais de la mise de facto, à la vente aux enchères publiques.Le constat est le même dans d'autres ports du pays, à l'image des ports de Skikda et Annaba ou plusieurs conteneurs demeurent en souffrance, et ce, en dépit du délai fixé à mars dernier par les services des douanes pour décongestionner les terminaux de ces enceintes. Ces conteneurs, entreposés au niveau de ces infrastructures portuaires depuis une période dépassant les délais légaux de séjour fixés à quatre mois, seront soumis à la vente aux enchères publiques, en vertu notamment de l'article 50 de la loi de finances 2008. Ainsi,157 conteneurs de marchandises importées, ayant dépassé le délai légal de séjour en dépôt de douanes au niveau du port de Skikda, sont ainsi proposés à la vente aux enchères publiques par l'administration, a affirmé le directeur de wilaya des douanes, M. Mihoub Nouasser. Les procédures de vente en cours font suite à une mise en demeure sommant les importateurs de régulariser leur situation et d'évacuer leurs marchandises avant fin mars dernier. Après expiration de ce délai, aucune main-levée ni revendication de propriété ne pourront être invoquées . Le directeur de wilaya de Skikda de l'administration des douanes a rappelé que le montant de l'amende a été fixé depuis début mars à 15 000 DA au lieu de 5 000 DA pour les contraventions du premier degré et de 25 000 DA par mois de retard pour le non-respect de l'obligation de dépôt de la déclaration en détail dans le délai de 21 jours prévu par le code des douanes. A Annaba, 34 conteneurs et 63 caisses et colis débarqués au port et qui se trouvent en souffrance faute d'enlèvement, vont faire l'objet d'une vente aux enchères prévue en mai prochain, selon le directeur régional des douanes, M. Haderbeche Zahir. Ces conteneurs, caisses et colis dont certains sont en souffrance depuis 2005, contiennent diverses marchandises composées principalement d'équipements et matériels importés par des entreprises publiques et privées, dont certaines ne portent pas d'adresse.