Situation n Ces conteneurs, entreposés au niveau des ports de Skikda, Annaba et Béjaïa depuis une longue période dépassant les délais légaux de séjour (4 mois), seront soumis, de facto, à la vente aux enchères publiques. Les procédures de vente en cours font suite à une mise en demeure sommant les importateurs de régulariser leur situation et à évacuer leurs marchandises avant fin mars dernier. Après expiration de ce délai, aucune main levée ni revendication de propriété ne pourront être invoquées. Pour les produits pouvant être avariés, il sera procédé à leur destruction. A Skikda, 157 conteneurs de marchandises importées sont concernés par cette vente aux enchères décidée conformément à la loi. A Annaba, 34 conteneurs et 63 caisses et colis débarqués au port, en souffrance faute d'enlèvement, vont également faire l'objet d'une vente aux enchères prévue en mai prochain. Ces conteneurs, caisses et colis, dont certains sont en souffrance depuis 2005, contiennent diverses marchandises composées principalement d'équipements et matériels importés par des entreprises publiques et privées, dont certaines ne portent pas d'adresse. A Béjaïa, ce sont 342 conteneurs qui se trouvent en souffrance au port en attente d'enlèvement par leur (s) propriétaire(s) ou de destruction de leur contenu pour ceux en butte à des effets d'avaries. 80% de ces conteneurs sont composés de produits périssables et risquent de poser un véritable problème d'hygiène ou de santé publique. Le cas vaut essentiellement pour une cargaison de 36 tonnes de viande congelée, importée d'Amérique latine depuis 2005 et qui attend toujours son évacuation, voire sa destruction. «Nous avons proposé la concession de la part non altérée au parc zoologique de Ben Aknoun (Alger). Mais visiblement on n'en veut pas», a déploré M. Ayache, directeur de la manutention et acconage à l'entreprise portuaire. L'entreprise n'a pas d'interlocuteurs vers qui se tourner dans ce cas d'espèce, a-t-on regretté. «On ne peut facturer au fournisseur qui se trouve dans un pays lointain. On ne peut pas facturer non plus au client car il est censé ne pas exister tant qu'il ne fait pas sa déclaration en douane. Seul, l'armateur peut mettre la main à la poche car intéressé de reprendre son vide. Mais souvent, il chipote», a indiqué M. Ayache. Un cas similaire concernant une cargaison de sucre avarié de 1 100 tonnes, dont l'évacuation à la décharge publique nécessiterait une flotte de 60 camions semi-remorques a été également évoqué. 20 conteneurs d'un poids total de 240 tonnes de produits périssables sont voués à la destruction immédiate. Outre la cargaison de viande, il est fait cas également d'autres chargements composés de denrées alimentaires et de produits chimiques et détergents pour lesquels la commission d'avarie composée de la DCP, la santé, l'environnement, les Douanes, le port, la Protection civile, la sûreté de wilaya et le parquet, devrait rapidement se prononcer. Pour faire face à cette situation, les autorités portuaires misent sur la décision des services des Douanes pour sanctionner les propriétaires de conteneurs en souffrance.