Les détails de la nouvelle stratégie industrielle, évoquée par M. Abdelhamid Temmar, ne seront pas dévoilés par son département avant la mi-janvier, date possible de son adoption par le Gouvernement. Il s'agit d'une restructuration approfondie des infrastructures industrielles existantes et des potentialités que recèlent les opérateurs économiques en sus d'un cadre d'intervention efficace et flexible de l'Etat. La stratégie viserait, en somme, à créer des sortes de pôles industriels ciblant des secteurs jugés intégrateurs (mécanique, électromécanique, matériaux de construction, pharmacie...) et pouvant avoir des effets d'entraînement importants sur le reste de l'activité économique. Elle consiste, selon les premières indications, à remettre à niveau une centaine d'entreprises publiques "stratégiques", qui ne seront pas cédées, mais pour lesquelles, on a opté au plus haut niveau de l'Etat de les mettre en partenariat pour mieux les préparer à la privatisation, selon des sources proches de ministère des Participation et de la Promotion de l'investissement. Il est à noter que M. Temmar avait déclaré dernièrement que l'étude en préparation sur la nouvelle stratégie devrait être achevée durant "la première semaine de janvier 2007", pour pouvoir tenir ensuite une réunion nationale sur ce thème dont "dépendra l'avenir de la Nation". Il avait précisé également que des assises nationales de l'industrie se tiendront après l'examen, début 2007, par le Gouvernement du document "Stratégie et politique de développement de l'industrie", élaboré par des experts algériens. Dans ce cadre , le ministre a souligné que la stratégie industrielle ambitionne d'ériger l'Algérie en centre compétitif efficace et générateur d'une importante valeur ajoutée à travers l'amendement du système économique, le développement des ressources humaines et un meilleur aménagement du territoire. Le ministre avait fait savoir, en septembre dernier, que certaines entreprises étaient gérées directement par son département et, a signalé dans ce sens, que le dossier d'ouverture du capital était ficelé pour la compagnie nationale de navigation Cnan et pour la société "Gaz industriels". D'autres entreprises importantes, avait-il informé, ouvriraient prochainement leur capital aux investisseurs privés, dont Air Algérie, la SNTA (tabacs), SNVI (véhicules industriels) et Saidal (pharmacie), le processus de privatisation des entreprises publiques algériennes s'est accéléré en 2005-2006 et notamment en cette fin d'année 2006 par la tenue d'un Conseil des Participations de l'Etat (CPE) toutes les deux semaines en proposant à l'étude une quinzaine d'entreprises à chaque conseil. Les entreprises privatisées devaient être au nombre de 450 environ, sur un total de plus de 1.400, à la fin de l'année écoulée. Les derniers chiffres annoncés par le ministre des Participation et de la Promotion de l'investissement sont 430 entreprises publiques privatisées et 300 autres éligibles à la privatisation dans l'immédiat. Selon M. Temmar, il reste un millier d'entreprises à privatiser dont 140 grandes entreprises, les entreprises de taille moyenne représentent environ 85% du total alors que 160 entreprises ont été dissoutes. Les privatisations ont rapporté quelque 55 milliards de dinars alors que les apports en capitaux dans le cadre de partenariats et de joint-ventures ont été estimés à 3 milliards de dollars à la mi-mai 2006. Le montant des dettes rachetées par les repreneurs était de 32 milliards de dinars tandis que 7 000 nouveaux emplois ont été créés dans les entreprises déjà privatisées.