L'élaboration d'une stratégie industrielle en Algérie est une nouvelle donne qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers temps. Eloges et critique fusent. Certains observateurs vont même jusqu'à dire que l'élaboration de cette stratégie intervient dans un contexte macro-économique inadéquat. La stratégie industrielle telle qu'elle a été annoncée par Abdelhamid Temmar se trouve, en effet, confrontée, expliquent des spécialistes, à une réalité du terrain des plus dures, à savoir la non performance du système financier et bancaire, notamment en l'absence d'une politique monétaire efficiente. Des experts qualifient, d'ailleurs, de précoce cette initiative, arguant que la mise en place d'une telle stratégie suppose avant tout des mesures d'accompagnement, particulièrement dans le secteur financier. Même si les détails de la nouvelle stratégie industrielle de l'Algérie ne sont pas encore dévoilés, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar les a prévus pour fin janvier. Il n'en demeure pas moins que le dossier sur la stratégie et les politiques de relance et de développement industriels mérite encore un examen des plus vigoureux compte tenu de la situation de l'environnement économique national. C'est d'ailleurs, pour la première fois, que le Conseil du gouvernement, réuni mardi, a évoqué les volets liés à la mise à niveau et les politiques d'accompagnement, concernant la stratégie industrielle, dont la politique macro-économique et la politique de transformation structurelle. Le Conseil de gouvernement a instruit le ministère des Finances et la Banque d'Algérie de présenter une communication sur la politique monétaire du pays. Pour ce qui est de la politique fiscale ainsi que l'accès au crédit avec l'émergence d'un marché des capitaux, ces questions seront abordées après la remise des conclusions par le comité chargé de la fiscalité et du financement des entreprises, déjà mis en place. La question liée à la politique douanière sera , elle aussi abordée après la remise des conclusions du comité chargé de l'élaboration de la politique et stratégie commerciales. L'élaboration d'une stratégie industrielle suppose également le règlement définitif du problème du foncier. Un dossier épineux, auquel, on tente de trouver une issue. Il s'agit de le doter d'un cadre institutionnel tout en définissant des critères d'accès rationnels au foncier économique. Il faut dire cependant que la mise à niveau est une dimension importante dans la relance industrielle. Elle vise à l'amélioration de la productivité et de la compétitivité de l'entreprise qui sont des conditions nécessaires à l'absorption et la génération de capacités de gestion, d'innovation et de marketing. Et il faut savoir dans ce contexte que la mise à niveau, ne se limite pas aux seuls aspects internes de l'entreprise, elle concerne également son environnement, à savoir, l'information en général, le marché du travail, la formation professionnelle, les possibilités de financement et les marchés d'exportation. Les résultats de la mise en œuvre de la stratégie industrielle restent étroitement liés au cadre macroéconomique dans lequel elle se réalise. Il s'agit, à priori, d'une utilisation du vaste portefeuille d'épargne oisive et dépôts, existant auprès des banques, couplée à une politique monétaire active, d'un taux d'intérêt et un taux de change favorables, d'une politique fiscale basée sur la réduction de la pression fiscale ainsi qu'une politique douanière efficace.