"Le rapport qui reprend l'ensemble des positions et interventions de la CNCPPDH est fin prêt", a affirmé M. Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Ce rapport annuel, tellement attendu, qui porte sur la situation des droits de l'homme en Algérie durant l'année 2006, sera remis au président de la République "dès sa validation par les membres de la commission", ajoute le responsable. concernant le contenu de ce rapport, M. Ksentini a affirmé qu'une progression a été constatée sur la situation des droits de l'homme en Algérie. "Les choses sont en train de s'améliorer à vue d'œil ", a annoncé le responsable, et ce, grâce en premier lieu, au fruits de la réconciliation nationale qui est, selon M. Ksentini "un acquis fondamental ". En outre, cette évolution, ajoute M. Ksentini, est due aussi " à la réforme de la justice initiée par le président de la République, depuis 1999". concernant l'avenir des droits de l'homme en Algérie, M. Ksentini s'est dit "optimiste". Dans ce contexte, il a qualifié l'Algérie de pays émergent en matière de droits de l'homme, en justifiant son constat par le "déficit" qu'a connu le pays dans ce domaine, " du fait de 130 ans de colonisation qui est la négation même de ces droits, en plus de 30 ans de parti unique et 10 années de terrorisme", a-t-il argumenté. Pour M. Ksentini, ce n'est qu'à partir de 1999 que les choses ont commencé à changer et qu'une réflexion a été dégagée pour parvenir enfin à la réconciliation nationale, qui est, selon les dires de M. Ksentini, "une loi fondamentale après la Constitution", en ajoutant que "la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a atteint ses objectifs à plus de 70%" et "qu'il reste encore quelques situations à débloquer". Evoquant les organisations non gouvernementales internationales (ONG), M. Ksentini qui dit avoir pour elles "un grand respect", a néanmoins indiqué que "sur la question algérienne et surtout celle relative à la décennie noire, ces ONG se sont trompées lourdement dans leurs analyses, en considérant les groupes terroristes comme des groupes d'opposition armée". Dans ce cadre, l'Algérie, affirme ce responsable, demande à ces organismes de reconnaître leurs erreurs ; "On ne va pas faire leur procès ni leur tenir rancune, on leur demande seulement de reconnaître leurs erreurs", a affirmé M. Ksentini. Concernant le cas des patriotes, M. Ksentini a indiqué que ces derniers "ont des droits sur nous", car, ajoute le responsable, "ils se sont trouvés là, au bon moment et au bon endroit". Abordant la question des familles des disparus, M. Ksentini a rappelé que le CNCPPDH avait réalisé, il y a trois ans, un sondage soutenant que "77% de ces familles ont accepté formellement le principe de l'indemnisation". Selon lui, il y avait une frange de 8 % qui était sans opinion et le reste était contre. A propos de "la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1992", le responsable a réfuté la thèse qui consiste à dire que l'état d'urgence "entrave les libertés individuelles et collectives", ajoutant que "les pouvoirs de police exorbitants que donne le texte aux walis n'ont jamais été exercés".