Si vous suivez l'actualité culturelle du 4ème art, vous serez sans doute étonnés par l'annonce d'un festival du théâtre professionnel, qu'initie le TNA, notre décadente maison du théâtre qui tourne toute l'année à vide, ou mieux réchauffe les vieux drames à la sauce Sonia et Benguettaf.Pourtant, l'an dernier la maison du théâtre a grouillé quelquefois et malgré elle, puisqu'un budget colossal lui a été attribué dans le cadre de “ Alger, capitale de la culture arabe ” pour monter une quarantaine de pièces. Mais ces pièces dont aucune n'a fait parler d'elles –bizarre !- se montrent au gré des conjonctures et des générales pour finir au bout d'un jour ou de trois jours au plus, dans les cartons des oubliettes. Ainsi va notre théâtre enclos, encore et toujours dans un espace temps fictif. M'hamed Benguettaf, vient d'annoncer la tenue entre le 24 et le 6 juin prochain, de la troisième édition du festival national du théâtre professionnel, qui aura selon lui, pour mission “ de présenter ce qui se fait de mieux en matière de création théâtrale sur la scène algérienne. Il s'agit aussi de favoriser la coopération et les échanges entre professionnels.” Entendre par là qu'il y aura des invités étrangers qui participeront à ce rendez- vous qui sera “ un lieu de rencontre et de confrontation de différentes expériences”.Remarque : Comment se fait-il que Benguettaf, commissaire du festival trouve t-il de l'argent quand il faut inviter des étrangers auxquels il paie le billet, la restauration, le transport et l'hébergement, et qu'il crie au manque de moyens quand il s'agit de faire circuler nos pièces à travers nos contrées ? Car nul n'ignore qu'une œuvre théâtrale ou autre qui ne se montre pas, qui ne se lit pas ou qui ne se voit pas par un public n'a pas d'existence ni de sens en soi. On peut monter des centaines de pièces, mais en valeur absolue elles n'existent pas si elles sont confinées dans les tiroirs. M'hamed Benguettaf a fait savoir comme à son habitude et à la veille de chaque événement du genre, qu'il est “ déterminé à œuvrer afin que ce festival se développe et progresse pour devenir un événement culturel majeur dans la région.” Le commissaire de ce rendez-vous ajoute des évidences, en ce sens qu'il soutient que “les troupes participantes seront tenues de présenter des créations récentes.” Selon son directeur de la communication, Fath Ennour, “ cette édition verra la participation des huit théâtres du secteur public ainsi que huit autres troupes indépendantes. Par ailleurs, 10 troupes étrangères (Maroc, Tunisie, France, Mali, Suède, Egypte, Syrie, Palestine, Irak et la Guinée) seront conviées à faire partie du programme”. Du reste, comme dans tous les festivals, un jury sera appelé à juger les œuvres à l'affiche pour différents trophées dont celui de la meilleure œuvre théâtrale, meilleur texte original, meilleure mise en scène, meilleure interprétation masculine, meilleure interprétation féminine, meilleurs espoirs masculin et féminin, meilleure scénographie, meilleure musique originale et prix du jury. En parallèle à la compétition, des débats, projections, expositions, forums, colloques et ateliers sont prévus. La présentation des différentes pièces retenues pour le festival est prévue respectivement au TNA, le Mouggar, le Théâtre de verdure, et l'auditorium Aïssa-Messaoudi. Tout ce que les férus du 4ème art espèrent c'est sans doute de redécouvrir tout au long de l'année ces activités théâtrales qui naguère faisaient la gloire de notre culture nationale.