Kharroub bladi, dont il nous a été donné d'entendre lecture, est une œuvre dramatique qui traite d'une question de grande actualité : celle des harraga. Bouziane Ben Achour, son auteur, s'est coltiné non sans réussite à ce fort sujet qui rime avec rêves inaboutis, malvie et quête de l'ailleurs, désespoir et illusoire eldorado ainsi que tout ce que charrie de drame la question de l'immigration clandestine. Le thème et son traitement dramaturgique n'a pas manqué d'intéresser M'hamed Benguettaf, lors d'une lecture publique organisée dans le cadre de la rencontre hebdomadaire Echos plume, il y a plus d'une année au sein même de la prestigieuse institution culturelle, ce qui l'a engagé à le faire figurer au répertoire du TNA. Nous savions cette information depuis le dernier Festival du théâtre professionnel organisé en mai dernier. Mais, septembre est déjà là et la rentrée théâtrale toute proche. Interrogé, l'auteur de Kharroub bladi croit savoir que le TNA comme tous les autres théâtres n'a pas toujours les ressources nécessaires pour faire monter l'ensemble des projets. Lorsqu'on connaît le contenu choisi par l'auteur de Chouf ya Ahmed (plébiscité lors du dernier Festival international de Carthage) et lorsqu'on sait la pointure de celui qui est pressenti pour en assurer la mise en scène, on ne peut que souhaiter vivement la réalisation de projet esthétique dont l'actualité aujourd'hui constitue, à n'en pas douter, un thème majeur à travers le monde. Un projet pour enrichir le répertoire artistique national en œuvres en prise directe avec leur temps.