Avant même que la date de cette visite ne se précise, le bruit commence à courir quant à l'éventualité d'annulation du déplacement du Premier ministre français à Alger. Selon le quotidien électronique, toutsurl'algerie, qui cite des sources concordantes proches de Matignon, François Fillon aurait annulé la visite qu'il devait faire en Algérie au courant du mois de juin prochain. Les mêmes sources n'ont pas avancé avec précision, ni officiellement, les raisons liées à l'annulation de la visite du Premier ministre français à Alger, bien que la visite de Fillon ait été annoncée la première fois par le patron du Quai d'Orsay lorsqu'il s'est rendu à son tour à Alger. Toutefois, même sans que cette visite ne soit concrétisée, il est clair que les échanges de visites officielles entre Alger et Paris observent ces dernières semaines une courbe ascendante avec un mouvement non habituel. Peu avant la programmation de la visite de Fillon à Alger, Michèle Alliot-Marie et Bernard Kouchner, respectivement ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères dans le gouvernement Fillon, se sont succédé à Alger où ils ont eu des rencontres avec de hauts responsables de l'Exécutif algérien, dont leurs homologues respectifs et le chef du gouvernement. Les deux ministres de Sarkozy ont été également reçus par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avec qui des discussions ont eu lieu, notamment sur le futur projet d'Union pour la Méditerranée ainsi que sur les relations bilatérales entre les deux pays et les opportunités de leur renforcement. Jean-Louis Borloo, ministre d'Etat, ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire dans l'actuelle équipe gouvernementale de François Fillon, est le troisième représentant de Matignon dont la visite à Alger est annoncée pour le 31 du mois courant. En tout cas, en tenant compte du rythme actuel des visites officielles entre Alger et Paris, les observateurs au fait des relations entre les deux pays relèvent que cette dynamique est bien nourrie par le projet d'Union pour la Méditerranée, auquel le président français, Nicolas Sarkozy, ayant été le premier à lancer cette initiative, veut faire adhérer l'Algérie à tout prix. Les déplacements successifs des officiels français à Alger, indique-t-on, visent à convaincre Alger sur la nécessité et l'utilité de se faire représenter à un haut niveau de l'Etat lors du sommet de l'UPM qui est prévu le 13 juillet prochain à Paris. Sarkozy, à cet égard, n'a pas manqué d'exprimer son vœu de voir le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, prendre part à ce sommet qui donnera naissance au nouvel ensemble régional dans lequel se regrouperont l'ensemble des pays du bassin méditerranéen. Par ailleurs, c'est toujours le scepticisme et l'hésitation qui plane sur ce projet d'Union pour la Méditerranée à quelques semaines de la tenue du sommet de Paris. Que ce soit au Sud ou au Nord, aucun Etat ne semble prêt à donner son quitus à la version première conçue par le chef de l'Etat français de ce projet d'union. Concernant les relations bilatérales algéro-françaises, il est utile de relever qu'au regard des visites de ces dernières semaines, c'est le renforcement de la coopération entre les deux pays qui se dessine.