Quelques jours seulement après l'annonce de son annulation, la visite à Alger du premier ministre français, François Fillon, aura bel et bien lieu. En effet, le service de communication du gouvernement français a annoncé, hier, dans un communiqué repris par plusieurs médias hexagonaux et étrangers, que Fillon se rendra dans la capitale algérienne les 21 et 22 juin prochains. La visite de travail que le premier ministre de Sarkozy effectuera à Alger relancera ainsi les interrogations sur les appréhensions d'Alger sur le projet d'Union pour la Méditerranée, que le président français a mis en branle aussitôt installé à l'Elysée. Intervenant à moins d'un mois du sommet d'envergure lors duquel le lancement officiel de l'UPM sera annoncé et qui aura lieu à Paris le 13 juillet prochain, le premier ministre français, selon Matignon, saisira l'occasion de son déplacement à Alger pour relancer les pourparlers sur l'importance et l'enjeu, non moins capital, de la participation de l'Algérie à ce sommet. De ce fait, il a été précisé que lors de sa visite prochaine à Alger, Fillon devrait évoquer la participation algérienne au sommet du 13 juillet à Paris pour le lancement du projet d'Union pour la Méditerranée. A ce titre, faut-il préciser, Sarkozy et son gouvernement ne désespèrent pas de voir l'Algérie se faire représenter au niveau présidentiel lors du sommet de Paris. La même demande a été signifiée aux chefs d'Etat de plusieurs pays de la rive sud de la Méditerranée concernés par le projet d'Union en question. D'ailleurs, la réponse favorable que le chef d'Etat syrien, Bachar El Assad, a réservée à l'invitation de Sarkozy n'a pas manqué de susciter une satisfaction pleine et entière à Paris. Mais du côté algérien les visions sont autres. Alger, a en effet, a avancé clairement dès le départ les questions dont elle a lié sa participation à ladite Union pour la Méditerranée. Tant que Paris continue à tergiverser sur ces dossiers, dont, entre autres, la contribution effective et publique de la France au règlement du conflit israélo-palestinien et la collaboration au respect par Rabat de la légitimité internationale pour le règlement dans le processus d'autodétermination au Sahara occidental, l'adhésion pleine et entière de l'Algérie au fameux projet d'Union pour la Méditerranée reste problématique. En outre, les mêmes sources à Matignon ont expliqué également que François Fillon, lors de sa visite à Alger, va notamment signer des accords économiques ainsi qu'un accord dans le nucléaire civil. Selon une source algérienne, "75% des promesses de contrat annoncées lors de la visite d'Etat de Nicolas Sarkozy en décembre seront concrétisées". Au total, ces contrats devraient atteindre 3 milliards de dollars. L'accord qui sera signé entre Alger et Paris dans ce cadre aura, d'un côté, à compléter l'accord signé dans ce cadre entre Alger et Paris lors de la visite de Nicolas Sarkozy à Alger au mois de décembre de l'année 2007. D'un autre côté, il prévoit un transfert de technologie entre les deux pays, ainsi qu'un apport technique et financier de la France, ont précisé les mêmes sources. Il faut rappeler que la visite de François Fillon à Alger a été précédée de trois visites officielles de membres du gouvernement français à Alger. Effectuées par Michèle Aliot-Marie, ministre de l'Intérieur, Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères et, enfin, Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie de l'Energie et de l'Aménagement du territoire.