L'activité des banques islamiques, qui traitent selon la chari'a, est codifiée de manière cohérente. C'est ce qu'a indiqué, jeudi en marge d'une séance de questions orales du Conseil de la nation, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Celui-ci a également déclaré que le marché de produits de ces banques est appelé à se développer à l'avenir. M. Djoudi a aussi précisé que la loi sur la monnaie, le crédit et les textes d'application de la Banque d'Algérie, comporte des textes de nature à organiser et réguler ce type de produit bancaire. La présence de plusieurs banques agréées depuis plusieurs années traduit l' “encouragement des autorités au développement de ces produits bancaires alternatifs”, a indiqué le ministre. Il a ajouté à ce propos, que le citoyen et les opérateurs économiques peuvent bénéficier des avantages et prestations de ces institutions financières dont la “mourabaha” (intérêt légal), la participation, les coopératives d'épargne, le crédit sans intérêt, le leasing et les titres islamiques (chèques). Pour la promotion et la vulgarisation de ce genre de produits et prestations bancaires, M. Djoudi a affirmé qu'un groupe de travail composé des présidents des institutions financières membres de l'association des institutions financières et des banques, prépare actuellement une étude exhaustive pour formuler de nouvelles propositions pour le développement et le soutien de l'activité des banques islamiques. Il est utile de rappeler que la finance islamique proscrit l'usage de l'intérêt - auquel est préférée une marge bancaire - ou l'investissement dans l'alcool, l'armement, les jeux d'argent, etc. Existant depuis trente ans, principalement au Moyen-Orient, elle croît à un rythme évalué à 15 % par an. Les actifs gérés par les banques islamiques sont évalués entre 265 et 500 milliards de dollars dans le monde. Aussi, la finance islamique connaît un développement encore limité au Maghreb, mais elle semble promise à un bel avenir. En Algérie, le phénomène a vu le jour en 1991. Ainsi la banque Al Baraka, avec pour principal actionnaire un groupe saoudien, a été la première banque à proposer des produits de finance islamique. Al Baraka draine une clientèle qui veut se mettre en conformité avec la religion. Le produit qui marche le mieux est le crédit automobile. Depuis 2001, 47 500 véhicules ont été achetés en Algérie grâce à un financement islamique, dont 17 500 pour la seule année 2006. Il faut dire aussi que l'Algérie représente un marché non négligeable pour les banques islamiques qui proposent déjà des obligations financières islamiques dans d'autres pays.Néanmoins, le développement du marché des obligations financières islamiques (Sukuk) en Algérie nécessite la mise en place, de la part des autorités algériennes, de nouveaux textes régissant ce modèle de financement qui ne cesse s'accroître à travers le monde. Des modifications sur certains articles du code du commerce et sur la réglementation fiscale devraient être introduites afin de permettre à ce produit, conforme aux principes islamiques qui interdisent l'intérêt (Riba), de se développer en Algérie.