La présence de ces banques en Algérie traduit l'«encouragement des autorités au développement de ces produits bancaires alternatifs», a précisé le ministre. Erosion du pouvoir d'achat oblige, les Algériens ont bien du mal à boucler leurs fins de mois avec des salaires figés face à un marché très fluctuant. Etant peut-être l'unique solution présentée afin de dépasser cette rude épreuve, ils recourent, dans leurs différents achats, à des crédits bancaires. Une partie non négligeable d'entre eux «adhère» au Banking islamique. S'exprimant sur ce sujet, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a souligné jeudi que l'activité des banques islamiques qui traitent selon la charia, est codifiée de manière cohérente. Il estime que le marché de produits de ces banques est appelé à se développer à l'avenir. Répondant aux questions des membres du Conseil de la Nation sur les banques islamiques, M.Djoudi a précisé que la loi sur la monnaie et le crédit et les textes d'application de la Banque d'Algérie, comportent des documents de nature à organiser et réguler ce type de produit bancaire. A propos de la présence de plusieurs banques agréées depuis plusieurs années, le ministre estime que cette présence traduit l' «encouragement des autorités au développement de ces produits bancaires alternatifs.» A ce propos, il ajouta que le citoyen et les opérateurs économiques peuvent bénéficier des avantages et prestations de ces institutions financières dont la «mourabaha» (intérêt légal), la participation, les coopératives d'épargne, le crédit sans intérêt, le leasing et les titres islamiques (chèques). Ce sont autant d'avantages qui font de ces banques, les destinations les plus prisées des Algériens. S'agissant de la promotion et la vulgarisation de ce genre de produits et prestations bancaires, M.Djoudi a affirmé que des études sont envisagées. A cet effet, précisa-t-il, un groupe de travail composé des présidents des institutions financières, membres de l'association des institutions financières et des banques, préparent actuellement une étude exhaustive. Le but est d'émettre de nouvelles propositions pour le développement et le soutien de l'activité des banques islamiques. Devenue «la Mecque» de nombreux postulants au financement bancaire, El Baraka Bank, la plus ancienne banque islamique agréée en Algérie, de droit algérien, qui appartient à hauteur de 50% à la Badr et 50% au Saoudien cheikh Salah Abdallah Kamal, basé au Bahreïn, offre une «couverture» religieuse à ceux qui «rechignent» à s'engager avec les banques conventionnelles. Les résultats sont là: à la fin de l'année 2005, El Baraka Bank affiche un chiffre de 650 millions de dinars net, soit l'équivalent de quelque 9 millions de dollars. Sa rentabilité sur fonds propres est la plus performante sur la place. Il est indiqué, en effet, que cette banque islamique fonctionne selon les mêmes règles commerciales que ses concurrentes. Elle propose également les mêmes produits de ser-vice avec, cependant, un mode opératoire différent qui prend en considération l'exception religieuse et une appellation à connotation islamique. Elle fait partie d'Al Baraka Banking Group (ABC), regroupant toutes les banques islamiques dans 10 pays arabes et à Hong Kong. Celle-ci se place à la 7e position, selon le classement du groupe Jeune Afrique, et figure au Top 50 des entreprises d'Afrique du Nord. Banque islamique ou autre, l'on se demande si l'argent a une religion?