Invitée au forum “En toute franchise de la radio chaîne III ” Khalida Toumi, ministre de la culture n'aura pas versé dans l'autocongratulation démesurée. En gros, la représentante du gouvernement qui a fait un bref rappel sur les acquis du “ culturellement durable” favorisé durant le rendez-vous de “ Alger capitale de la culture arabe”, a reconnu que toutes les bonnes actions qui ont été à l'origine du déboulonnement de certaines lois et de la création d'autres favorisant la production dans tous les secteurs de la vie culturelle, “ne sont pas suffisantes ”, en ce sens que derrière chaque “ acquis ou chaque projet artistique, son département livre bataille à l'Etat”. Au chapitre de l'édition, la ministre de la culture annonce la création d'un espace qui selon elle révolutionnera l'univers de l'édition. L'espace copié selon elle sur le modèle français, est un centre national du livre, une sorte d'observatoire qui sera prochainement créé afin de suivre et d'aider la production littéraire depuis la création jusqu'à la diffusion. Khalida Toumi a insisté sur le professionnalisme des personnes qui auront à gérer ce centre qui fournirait par ailleurs des instruments nécessaires pour développer la politique du livre ainsi que la lecture. Le développement du livre et son corollaire la lecture, seraient toujours selon la ministre liés aux espaces comme les bibliothèques communales un autre projet en pleine réalisation de concert avec le ministère de l'intérieur pour la création d'ici à 2009 d'une bibliothèque par commune. “ L'an dernier nous étions à 258 bibliothèques, nous comptons atteindre d'ici 2009 le nombre de 1541” déclare t-elle ajoutant que son département coopère avec le ministère de l'Education nationale pour introduire dans les programmes scolaires l'étude d'au moins quatre œuvres littéraires par élève et par année, à compter de la 1ère année jusqu'à celle précédant l'examen du baccalauréat, dans le but d'inculquer l'habitude de lire. Au chapitre lourd de l'image et du son, Khalida Toumi regrettera que dans les années 90 l'Algérie ait suivi aveuglément les directives du FMI dont découlait la disparition pure et simple de plusieurs boites d'audiovisuel telles l'ONCIC, l'ENPA et l'ANAAF, et annoncera l'initiation d'une nouvelle loi, chargée de dépoussiérer le secteur régi par une loi vieillotte et “ obsolète ” datant de 1968. La responsable de la culture réitérera encore une fois sa volonté de rapatrier le patrimoine cinématographique national se trouvant à l'étranger, -dont une infime partie a été récupérée il y a peu par la télévision- et de récupérer également tout le matériel des anciennes boites de production aujourd'hui dissoutes, qui éviteront aux cinéastes le déplacement coûteux à l'étranger pour le travail de la post-production. Pour ce faire, Khalida Toumi mise sur une collaboration étroite entre l'Etat et le privé. La question récurrente des salles de cinéma qui sont passées de 542 à l'indépendance à une dizaine aujourd'hui, serait traitée en “ récupérant l'ensemble des salles, les réhabiliter, pour ensuite les donner en gestion pour des jeunes qui sortent de l'ISMAS (Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et des arts du spectacle) et de l'ISIC (Institut des sciences de l'information et de la communication) , et qui auront à suivre un stage bloqué dans le domaine de la gestion et du 7ème art ” a-t-elle révélé en lançant un appel à tous les cinéastes pour la relance du cinéma et en rappelant que l'aide d' “Alger capitale de la culture arabe apportée pour la production de prés de 70 œuvres sera poursuivie . Au chapitre du patrimoine, Khalida Toumi a souligné que selon, une batterie de lois complétant la loi 78/04 dans ce domaine, son ministère s'est engagé dans une opération d'inventaire et de sauvegarde de tous les bien culturels. “La sauvegarde du patrimoine connaît plusieurs échelons à court et à long termes ” a-t-elle soutenu en précisant que son département “ ne ménagera aucun effort en fonction des moyens dont il dispose, pour classer et restaurer les sites et monuments archéologiques à travers tout le territoire national”. A ce propos, Khalida Toumi a annoncé la création d'un Centre de recherche dans la science des vestiges, dont le siège est installé dans un ksar de la Casbah, ainsi que la création d'un Institut national de restauration et de sauvegarde du patrimoine. Pour les acquis, la ministre révélera que la villa Abdelatif et la villa Mahiedddine sont d'ores et déjà restaurées alors que pour la Casbah “les travaux sont en cours et des spécialistes en la matière (15 bureaux d'études et 50 entreprises) sont à pied d'œuvre”.