«Il n' y a pas que la culture qui a gagné, l'Algérie a gagné économiquement aussi», a souligné Mme la ministre. La dynamique culturelle que le pays a connue durant l'année 2007 ne s'arrêtera pas avec la clôture de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe», a souligné, Mme Khalida Toumi, lors de son invitation au Forum «En toute franchise» de la Chaîne III de la Radio nationale, où elle a abordé le sujet de la politique culturelle en Algérie. «Cet événement qui a été "l'actionneur" majeur de pas mal de décisions pour renforcer la dynamique culturelle», a-t-elle ajouté. «La sauvegarde du patrimoine connaît plusieurs échelons à court et à long termes,» a-t-elle annoncée. A une question sur la préservation des sites archéologiques, la ministre a précisé que «son département ne ménagera aucun effort et en fonction des moyens dont il dispose, pour classer et restaurer les sites et monuments archéologiques à travers tout le territoire national», soulignant que «les services concernés sont à pied d'oeuvre pour parachever les procédures d'inscription du reste des sites dans le budget d'équipement avant de les répertorier sur la liste du patrimoine national.» La seule valeur ajoutée qui relève des prérogatives du ministère de la Culture, a-t-elle soutenu, «est la préservation du patrimoine, sa transmission aux générations futures et la sensibilisation des Algériens à leur culture authentique.» Dans ce contexte, la ministre de la Culture a annoncé la création d'un Centre de recherche dans la science des vestiges, dont le siège est installé dans un ksar de la Casbah, ainsi que la création d'un Institut national de restauration et du patrimoine. Aussi, ont été restaurées la villa Abdelatif et la villa Mahiedddine; quant à la Casbah, elle indiquera que «jamais, depuis l'Indépendance, la Casbah n'a été érigée comme secteur sauvegardé. Pour les travaux, ils sont en cours. des spécialistes en la matière (15 bureaux d'études et 50 entreprises) sont au chevet. Une action de telle nature demande du temps, car ce n'est pas de la maçonnerie», a-t-elle expliqué. La représentante du gouvernement a révélé, par ailleurs, que le projet de Mille et un livres, initié durant cette année sera réédité en 2009, projet que la ministre a qualifié de «victoire». «Il n' y a pas que la culture qui a gagné, l'Algérie a gagné économiquement aussi.» Selon elle, «le livre ou l‘édition constitue un segment stratégique et une priorité nationale pour son ministère». Khalida Toumi rappelle que ce secteur de l'édition était géré exclusivement par des sociétés étatiques qui sont aujourd'hui dissoutes, il ne reste que l'Enag, devenue, aujourd'hui, une EPE. Des accords avec l'Unesco, affirme la ministre, permettront, aujourd'hui, de structurer ce secteur via la constitution d'une loi à même de défendre le livre et faire face à la concurrence internationale et protéger le droit des auteurs. S'agissant du 7e art, Mme Toumi, qui reviendra sur la dissolution de l'Office national du cinéma et de l'industrie cinématographique (l'Oncic), la disparition du réseau national de distribution cinématographique et de l'Agence nationale des archives de l'actualité filmée (Anaaf) passant ainsi de 452 salles gérées par l'Etat à une dizaine aujourd'hui autonomes, imputera, encore une fois, cette situation à l'état de gestion fonctionnant jadis sur le modèle dépassé par le temps, remontant à 1968, une période révolue, explique-t-elle. La première responsable du secteur de la culture a étayé ses propos par un appel de détresse aux réalisateurs algériens, sollicitant carrément leur aide pour la réhabilitation de ce secteur. Evoquant sa participation à la réunion des ministres des deux rives à Athènes, Mme Khalida Toumi, a souligné qu' «on ne peut pas construire une Union méditerranéenne sans encourager le dialogue entre les hommes et les femmes et les coproductions». Ce bilan n'est pas définitif car le programme continue, a encore souligné Khalida Toumi. «Mais analyser la situation culturelle présente de l'Algérie, elle ne peut se faire sans parler des années de terreur qu'à connues le pays», conclue-t-elle.