Le fait qu'il y ait l'idée et la décision de mettre en place une nouvelle stratégie industrielle est-il consécutif au constat qu'existe sérieusement une menace qui aurait pour implication la désindustrialisation du pays ?Si au moins existait réellement un ensemble régional d'arrimage, d'intégration économique dans lequel s'établiraient des accords sur la répartition des industries à mettre en commun ou en complémentarité. A l'évidence, cet ensemble ne pourrait pas être l'Union pour la Méditerranée, ni même le Maghreb, dont on ne sait même pas s'il finira un jour par devenir une réalité, encore moins l'Union africaine qui n'est qu'une fiction qui croule sous le poids de problèmes insolubles.L'Algérie se retrouve donc obligée de tout faire par elle-même et pour elle-même, ce qui est une tâche gigantesque, ce qui est onéreux, ce qui est pratiquement impossible dans un monde de division du travail.Le moteur industriel algérien serait-il à ce point "enrayé" que pourrait exister la menace d'une désindustrialisation ? S'agirait-il plutôt de mutations à faire coordonner et impulser par la nouvelle stratégie ? On a connu des restructurations qui n'avaient été que des multiplications d'entreprises par division et spécialisation par fonctions. Le seul résultat a été la réduction de leur taille et le cloisonnement, mais de politique d'industrialisation, point. La conviction était grande que la réduction de leurs tailles devait les préparer à la privatisation. Quels sont les secteurs industriels qui se défendent plutôt bien depuis l'afflux des importations et qui résistent à ces dernières ? Quels sont ceux qui inquiètent par leur incapacité à résister ? Si au moins on arrivait à convaincre nos fournisseurs de produire là où ils vendent, c'est-à-dire en produisant chez nous ce qu'ils nous vendent, ou une partie des composantes de ces produits.