Quels sont les secteurs industriels qui se défendent plutôt bien depuis l'afflux des importations et qui résistent à ces dernières ? Quels sont ceux qui inquiètent par leur incapacité à résister ? Si au moins on arrivait à convaincre nos fournisseurs de produire là où ils vendent, c'est-à-dire en produisant chez nous ce qu'ils nous vendent, ou une partie des composantes de ces produits et ce, d'autant plus que la zone arabe de libre-échange nous "fourgue" des produits fabriqués ailleurs. Pouvait-il réellement être espéré que la suppression du crédit "consommateur" allait relancer la consommation des produits nationaux et augmenter et même saturer la commande de produits de substitutions fabriqués chez nous ? Pour ne considérer que le crédit véhicule, sa suppression n'a aucune influence sur la production nationale car dans ce domaine précis, l'Algérie n'est pas productrice. Quelle voiture algérienne en souffrirait ? Seuls ceux qui n'y ont pas accès en sont les victimes car il n'y a que ceux qui sont nantis qui peuvent y accéder par des paiements "cash", et autant de fois qu'ils le désirent. Les crédits consommation au moins viennent compenser la faiblesse de l'épargne et le déficit en solidarité nationale. Ne dit-on pas "je n'ai trouvé personne pour me prêter ?" Le fait qu'il y ait eu l'idée et la décision de mettre en place une nouvelle stratégie industrielle est-il consécutif au constat qu'existe sérieusement une menace qui aurait pour implication la désindustrialisation du pays ? Si au moins existait réellement un ensemble régional d'arrimage, d'intégration économique dans lequel s'établiraient des accords sur la répartition des industries à mettre en commun ou en complémentarité. A l'évidence, cet ensemble ne pourrait pas être l'Union pour la Méditerranée, ni même le Maghreb dont on ne sait même pas s'il finira un jour par devenir une réalité, encore moins l'Union africaine qui n'est qu'une fiction qui croule sous le poids des problèmes insolubles, bien que nombre de chefs d'Etat, dont plus particulièrement le nôtre, ont beaucoup investi dans les innovations pour réunir les conditions de développement de l'Afrique. Pour le moment, en l'absence d'intégration régionale économique, l'Algérie se retrouve donc obligée de tout faire par elle même et pour elle-même, ce qui est une tâche gigantesque, ce qui est onéreux, ce qui est pratiquement impossible dans un monde de division du travail. Le moteur industriel algérien serait-il à ce point "enrayé" que pourrait exister la menace d'une désindustrialisation ? S'agirait-il plutôt de mutations à faire coordonner et impulser par la nouvelle stratégie ? On a connu des restructurations dont le seul résultat a été la réduction de la taille de nos entreprises publiques, mais de politique d'industrialisation, point. La conviction était grande que la réduction de leurs tailles devait les préparer à la privatisation, ce qui revient à dire qu'en réalité les privatisations et l'entrée dans l'économie de marché étaient "préméditées" depuis l'époque du socialisme des années 80.