Les prix des fruits et légumes n'ont jamais été aussi élevés que ces derniers jours. C'est certainement un record. La tomate à 120 DA, le poivron à 160 DA, la salade à 50 DA, sans compter la fameuse pomme de terre, résolue depuis des mois à ne pas descendre sous la barre des 60 DA, parfois 70 DA en certains endroits. Le prix des haricots verts a dépassé tout entendement, 200 DA le kilo. Même l'oignon, qui se vendait, auparavant, à 10 et 15 DA, a pris "des ailes " puisqu'il est négocié à Alger entre 40 et 50 DA le kilogramme. Par conséquent, les marchés de la capitale ne sont pas prix d'assaut et on n'assiste plus aux bousculades habituelles. Au marché de Belouizdad (ex-Belcourt) ou encore de Bab El Oued. Dans ces marchés pourtant réputés pour être " bon marché ", la mercuriale n'est pas pour autant compétitive. A souligner, par ailleurs, que cette hausse des prix a commencé bien avant la fête de l'Aïd El Adha. Les citoyens redoutaient une accalmie après la célébration de cette fête religieuse, mais, à leur grande surprise, rien n'a changé du moins pour le moment. Les prix sont presque les mêmes. Le constat a été fait, pratiquement, dans tous les marchés de la capitale voire dans les autres régions du pays. Quelles seraient donc les raisons de cette flambée des prix ? Interpellé, le président du comité des marchés de gros de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), M. Medjber, a expliqué, il y a quelques jours, que cette hausse des prix s'explique par le fait que la demande a sensiblement augmenté. Selon d'autres professionnels, le facteur intempérie y est également pour quelque chose. " La cueillette n'a pas été faite ces derniers jours à cause de la pluie " souligne t- on. Une chose est sûre en tout cas, les prix proposés au niveau des marchés de détail sont plus qu'exorbitants. Certains prix ont enregistré une hausse de 100%. Cela relance, désormais, la problématique de la mise en place d'un système de contrôle performant, englobant les secteurs du commerce, de l'agriculture et de la corporation. Les consommateurs estiment que les prix pratiqués sont très excessifs. Ils demeurent les premiers pénalisés. Décidément, l'année 2007 s'annonce rude pour le citoyen qui, d'ailleurs, ne sait plus où donner de la tête. Par ailleurs, une flambée similaire a été enregistrée durant cette même période de l'année 2004, se souviennent des citoyens, qui ont révélé que des centaines de tonnes de produits ont été jetées à l'époque dans les oueds, après pourrissement du produit. Autant dire que le contrôle fait toujours défaut. Ce qui profite à certains commerçants et mandataires peu scrupuleux qui préfèrent stocker la marchandise pour créer des situations de spéculation. Cette situation perdure depuis un bon bout de temps. Le ministère de l'Agriculture a jeté la balle dans le camp du ministère du Commerce qui, à son tour, tente d'expliquer que des centaines de marchés de gros seront construits pour répondre à la demande et lutter contre la spéculation.