Le Fonds mondial pour l'environnement (FEM/GEF) a accordé à l'Algérie un don de 3,5 millions de dollars pour la protection et la gestion durable des systèmes oasiens algériens, a annoncé cet organisme environnemental international dans un communiqué.Les systèmes oasiens en question concernent l'eau, le sol, la biodiversité animale et végétale.Ce don s'inscrit dans le cadre du projet environnemental de "dimension internationale" sous le thème "conservation et gestion durable des systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial qui concernera les systèmes oasiens algériens", a précisé cette source dans un communiqué.L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) "agira comme agence d'exécution et de mise en oeuvre", explique-t-on. Le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme avait déjà annoncé que l'Algérie avait bénéficié d'un crédit non remboursable de près de 13 millions de dollars du FEM/GEF pour la protection du littoral et la gestion intégrée des zones côtières. D'autres projets seront engagés "dans des délais très rapprochés", a-t-on précisé.Il est clair en tous cas que les oasis ont besoin plus que jamais d'être entretenues pour la simple raison que c'est un milieu naturel qui fait vivre des populations dans un environnement aride et rude. L'oasis est en effet un milieu artificiel entièrement " confectionné " par l'homme voilà déjà plusieurs milliers d'années. En construisant le système des foggaras de prospection et d'amenée d'eau par le creusement de fossés et en basant son agriculture sur le palmier dattier, l'oasien a, de fait, créé un écosystème particulier appelé l'oasis. L'utilisation rationnelle de l'eau est ici une image réelle, elle a permis la création d'un milieu écologique artificiel spécifique, le milieu oasien où tout pousse. Le milieu oasien est un vivier qui, au fil du temps, a permis l'émergence de variétés et de cultivars intéressants, non encore valorisés à leur juste prix. C'est également un lieu de halte de nombreux oiseaux qui traversent la Méditerranée et le Sahara.Face à l'eau, toutes les oasis ne sont pas égales. Certaines ont des réserves pour plus de 200 000 ans, d'autres pour quelques années seulement. Mais partout la gestion de l'eau est un souci majeur. Absolument nécessaire à la vie de ces écosystèmes, l'eau s'épuise sinon de mauvaise qualité. Des techniques d'irrigation inadéquates assèchent les nappes phréatiques et lessivent les sols. Pour pallier le manque d'eau, des puits de 600 à 800 m de profondeur sont forés. Mais pompée à ces profondeurs, l'eau peut atteindre 50 à 60 degrés ou être trop salée et ainsi rendre les terres stériles. A cela s'ajoute l'étendue des nappes phréatiques qui peuvent être insidieusement asséchées par des pompages situés à plusieurs centaines de kilomètres des oasis. Dans ces exploitations, l'agriculture est très vulnérable. La chaleur très élevée favorise une décomposition extrêmement rapide de la matière organique. Les sols ont continuellement besoin d'un apport de matière organique pour rester fertiles. Le palmier dattier est à la base de l'économie agraire des oasis et l'Afrique du Nord produit plus de 40% de la consommation mondiale de dattes. Pour beaucoup d'oasis, il est déjà trop tard. L'ensablement est trop avancé et a recouvert l'oasis où les réserves d'eau sont complètement épuisées. Pour d'autres, la survie passe par des programmes d'action mis en place par des organisations internationales et par les gouvernements locaux. Les foggaras réhabilitées en Algérie en sont un bon exemple.