Dans le nouveau projet du schéma national de l'aménagement du territoire, le citoyen sera bénéficiaire et acteur en même temps. L'Algérie compte actuellement 33 millions d'habitants qui seront 36 millions en 2010 et 43 millions en 2025 avec 8 millions de citadins. Ainsi, notre pays se retrouve confronté à la difficile adéquation à la fois d'une croissance rapide et sa répartition spatiale plutôt déséquilibrée, et à la valorisation et la protection de ses ressources naturelles. La problématique a été abordée avec pertinence lors des auditions consacrées aux membres du gouvernement par le président de la république. Pour le secteur de l'aménagement du territoire et de l'environnement en charge de Chérif Rahmani, Bouteflika a réaffirmé le rôle de l'Etat en tant qu'expression de l'unité nationale et de la cohésion sociale, en tant que garant de l'intégrité du territoire et de l'égalité des chances pour tous les algériens et qui sont capitales pour la période à venir. C'est d'ailleurs dans cet esprit que les lignes directrices du Schéma national pour l'aménagement du territoire (2025) puisent leur essence en proposant une nouvelle démarche en phase avec les exigences de ce siècle. Il s'agit en premier lieu d'optimiser l'utilisation et la durabilité de nos ressources rares qui sont l'eau en tant que capital stratégique du pays, les sols, base de notre développement, la montagne, la steppe et le système oasien, en sachant que les deux derniers recouvrent les trois quarts du notre territoire. D'où d'ailleurs la pertinence d'aller vers un équilibre dynamique des territoires (le tell, le littoral, les Hauts-Plateaux et le Sud). Une approche qui nécessite une urbanisation en profondeur sur les piémonts à la faveur des villes nouvelles et en protégeant les terres agricoles et limiter ainsi la croissance du littoral. L'option Hauts-Plateaux, à cet égard, est un choix cardinal et un impératif pour la réalisation des objectifs tracés par le Snat qui tend, par ailleurs, à dynamiser les espaces selon les potentialités de chaque territoire et rendre ainsi attractive chaque région du pays. Une manière de propulser et de positionner l'Algérie sur le marché international et la rapprocher de la société du savoir et l'intégrer au standard mondial. Ceci en vue d'attirer les savoirs et les capitaux, sans oublier de pérenniser et de développer les territoires où se localisent les industries et les filières traditionnelles : énergie, acier, chimie, mécanique, métallurgie, électromécanique, textile, agroalimentaire. Tout cela ne peut être mené, en toute évidence, sans un réseau de connexion directe articulé et de dimension internationale comme il est attendu par les projets de l'autoroute Est-Ouest, la ligne de chemin de fer Est-Ouest et par le croisement avec la rocade des Hauts-Plateaux à la faveur des pénétrantes Nord-Sud. Il est question aussi de donner un positionnement international aux grandes métropoles et assurer l'équité sociale en resserrant la solidarité en direction des populations les plus fragiles. À travers ce nouveau projet qui est rentré dans sa phase de concrétisation, le président Bouteflika a souligné que cette tâche incontournable ne doit pas, toutefois, relever seulement de l'Etat mais d'un effort de l'ensemble de la nation à tous les niveaux, les citoyens se doivent d'être associés au plus près d'une action plurielle de redéploiement qui engage le destin de tous les Algériens. N. Saïdoun