La dépendance de l'Algérie aux marchés extérieurs pour ce qui est de son alimentation est avérée. Une dépendance qui ne trouve aucune justification, d'autant plus que notre pays recèle des potentialités importantes. Cette situation constitue aujourd'hui un handicap important auquel il faut remédier vu la crise qui secoue actuellement les marchés mondiaux. C'est dans ce sens que le Forum des chefs d'entreprises et la Chambre nationale d'agriculture ont pris l'initiative d'organiser sous le patronage du chef du gouvernement une rencontre qui regroupera les opérateurs des secteurs de l'agriculture et de l'agro-industrie les 15 et 16 du mois en cours. Celle-ci sera d'ailleurs marquée par la participation des acteurs de sept filières agroalimentaires dont les travaux seront organisés en ateliers. Des représentants des diverses institutions gouvernementales ou non gouvernementales concernées et des experts y prendront part. Dans ce contexte, le FCE et la CNA se proposent de susciter une réflexion sur les enjeux liés à la question de la sécurité alimentaire dans notre pays en se référant en particulier aux considérations attachées à la globalisation, aux conditions propres à notre pays et aux leçons de l'évolution récente des marchés mondiaux des produits alimentaires. La croissance de la population mondiale, le réchauffement planétaire, l'extraordinaire explosion des besoins de pays tels que la Chine et l'Inde, ont eu, en effet, des conséquences désastreuses sur le marché mondial des produits de large consommation. Des techniques d'extraction d'énergie s'appuyant sur des produits agricoles longtemps ignorés en raison de leurs coûts prohibitifs, se sont ainsi retrouvés désormais rentabilisées. Les intrants agricoles sont détournés de leur destination d'origine, l'alimentation humaine ou animale, pour être orientés vers la production de carburants, compromettant ainsi dangereusement l'équilibre alimentaire mondial.Outre les considérations liées à la globalisation, viennent se greffer celles propres à l'Algérie parmi lesquelles figurent principalement la rareté des ressources en eau, la configuration géographique, l'atomisation du domaine arabe, le faible niveau de mécanisation de l'agriculture, une infrastructure inadaptée et des coûts de facteurs de production élevés. Compte tenu de toutes ces situations, les acteurs du monde de l'agriculture et de celui de l'industrie ont estimé que le temps est venu de travailler en étroite collaboration parce qu'ils considèrent qu'il est également de leur responsabilité de contribuer à préserver la sécurité alimentaire actuelle et future de l'Algérie.