"La PME algérienne et les perspectives d'insertion dans l'espace euro-méditerranéen", est le thème autour duquel les animateurs de ce secteur, en l'occurrence, M. Zaim Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME-CNC/PME, ainsi que Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), ont été invités, hier, au forum d'El Moudjahid. En s'adressant à l'auditoire présent, Bensaci a tenu d'emblée à faire un passage sur ce qui a ressorti du colloque tenu le 3 juin à Marseille (Planète PME), durant lequel l'Algérie a participé et qui, selon Bensaci, était "un véritable succès". a ce colloque ont également pris part un bon nombre de chefs d'entreprise et de ministres d'Etat, entre autres, deux ministres français, Anne-Marie Idrac, Hervé Novelli, un ministre marocain et un autre tunisien. Il s'agissait, d'une pré-rencontre préparatoire avant le sommet du 13 juillet qui sera tenu à Paris pour le lancement du projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Pour Bensaci, le processus euro-méditerranéen de Barcelone, lancé en 1995, qui a pour objet de rapprocher l'Union européenne des douze pays partenaires méditerranéens (PPM), a été un échec, u avis partagé à l'unanimité par les invités, autant que par les intervenants. Son but ultime est d'aider les PPM à relever le défi de la modernisation économique et sociale et de renforcer l'intégration régionale dans la perspective de la création d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne, prévue pour 2010. Mais peut-on faire du libre échange avec des partenaires non équilibrés ? Une question à laquelle les animateurs de cette conférence-débat ont répondu par la négative. "Il faut substituer la stratégie du libre échange à une stratégie de développement", a signalé Bensaci, d'autant plus, selon les dires du président de la CGPME que, "l'écart entre les deux rives s'est multiplié après la rencontre dupe de Barcelone". A propos de l'UPM, le président de la CNC/PME dira qu'il y a tant de non-dits dissimulés sous cette appellation, "laissant les desseins politiques en marge et plaçant l'entreprise au cœur de ce projet, c'est la seule solution qui permet de bâtir une Méditerranée équilibrée", a-t-il dit. Pour ce qui est du volet de la mise à niveau des entreprises, Bensaci s'est demandé pourquoi "ils ont mis en œuvre une nouvelle stratégie, en dépit de celle existante ? Pourquoi changer et non pas améliorer ? Des interrogations qui demeurent encore sans réelles réponses", a-t-il estimé. Il est à signaler, cependant, que les chefs d'entreprise qui ont pris la parole ont tous déploré le laisser-aller des autorités par rapport à la contrefaçon qui gangrène de plus en plus le marché. Tout en plaidant pour une protection efficace du produit national, les intervenants ont exigé la valorisation de la PME au niveau local avant de les insérer dans un quelconque espace.