La première semaine de l'année se termine sur deux mouvements aussi violents, l'année qu'inattendus. D'une part le yen, qui s'était affaibli tout au long de 2006, a regagné 2,34% contre l'euro en l'espace de seulement trois séances. D'autre part les matières premières, l'un des grands thèmes d'investissement de l'année écoulée, ont perdu 6,4% en deux jours d'après l'indice Goldman Sachs Commodities. L'indice concurrent RJ/CRB, qui accorde une part plus restreinte à l'énergie (pétrole), perd quant à lui 4,7%. "Après 30 ans sur les marchés financiers, nous avons appris que les mouvements les plus importants interviennent lorsque tous les intervenants parient dans la même direction et qu'aucune nouvelle n'incite à aller dans l'autre sens", remarque le financier Dennis Gartman dans sa lettre aux investisseurs. En particulier les derniers signaux venus du Japon étaient plutôt négatifs pour sa devise. Sa dépréciation et ses bas taux d'intérêt ont encouragé les opérations de "carry trade" consistant à emprunter en yen pour effectuer des placements plus rémunérateurs dans d'autres pays. Ces stratégies sont vulnérables à toute remontée du yen. Dennis Gartman évoque les lourdes pertes que sont en train d'essuyer les spéculateurs qui ont financé en yens des positions dans les matières premières. "Des rumeurs circulent selon lesquelles des hedge funds sont en difficulté", écrit-il. Les nombreux hedge funds qui suivent les tendances vont bientôt réagir et se mettre à liquider leurs positions. La baisse ne serait donc pas terminée, estime Dennis Gartman. Pour ce qui est de l'Or, celui-ci n'est pas prêt de reculer. Le coup de froid sur les matières premières se confirme ce jeudi, à l'image du marché de l'or particulièrment chahuté. L'once qui ouvrait au-dessous les 630$ l'once est tombé au plus bas à 624$ dans la matinée avant de se stabiliser actuellement sur les 628$ à Londres. L'or suit en cela les autres matières premières, à commencer par le baril de pétrole qui est retombé en direction des 58$, au plus bas depuis la fin novembre. Les craintes d'une moindre demande de la part de l'industrie américaine sur fond de ralentissement économique US contribuent à maintenir la pression sur les cours. Les détails de la réunion monétaire du 12 décembre 2006 ont fait ressortir hier soir une grande prudence des banquiers centraux américains concernant l'inflation, mais aussi la qualité de la croissance économique aux Etats-Unis. Des signes supplémentaires de ralentissement ont ainsi été notés concernant l'activité manufacturière ou les investissements des entreprises. En outre, les responsables de la Fed se sont encore montrés inquiets au sujet de la faiblesse du marché immobilier et ses conséquences sur les dépenses de consommation. Les mines d'or à Paris s'inscrivent ce jeudi en baisse de 2,5% pour Anglogold. Gold Fields et Harmony Gold abandonnent 3%.