L'Algérie compte 10 000 insuffisants rénaux, dont 350 dialysés dans la seule wilaya de Tizi-Ouzou qui enregistre chaque année plusieurs dizaines de nouveaux cas. La greffe rénale en Algérie constitue, aujourd'hui, la seule issue à la frange de la population frappée par une insuffisance rénale chronique. C'est dans ce contexte que le Centre hospitalo-universitaire (CHU) Mohamed-Lamine Debaghine (ex-Maillot) à Bab El Oued (Alger) a effectué hier la première greffe de rein. Cette opération a été pratiquée sur un jeune de 25 ans souffrant depuis une année d'une insuffisance rénale et ayant reçu un rein offert par sa mère âgée de 60 ans, a indiqué le chef du service urologie du CHU, le Pr Kamel Adjani. Le patient est l'un des cinq autres malades en attente d'une greffe rénale, car, a-t-il précisé, toutes les analyses et bilans préopératoires qu'il a subis se sont avérés concordants mais aussi parce que son insuffisance rénale est récente, ce qui "limite l'éventualité d'un rejet de l'organe implanté et augmente les chances de réussite de l'opération". Le chef du service urologie a en outre souligné que toutes les dispositions ont été prises pour garantir la réussite à cette greffe, notamment l'équipement de deux blocs opératoires où sera pratiquée cette opération par trois chirurgiens de différentes spécialités notamment urologie et angiologie, le premier pour le prélèvement du rein sain et le second pour son implantation chez le malade. Le Pr Adjani a toutefois reconnu que la préparation de cette opération a nécessité la suspension des opérations chirurgicales pratiquées habituellement par son service et le service chirurgie générale qui se partagent les mêmes blocs opérationnels, car "le service chirurgie urologie a été nouvellement créé d'où la nécessité de l'acte chirurgical de demain", a-t-il dit. Le Pr Adjani précise que cette opération sera "suivie d'une évaluation afin de déceler les carences, tenter de les rattraper et soulager les souffrances qu'endurent quotidiennement les insuffisants rénaux".