La commune de Djeneine Bourezg (170 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Naâma) est riche en gisements naturels dont l'ardoise, une roche schisteuse gris foncé, utilisée pour couvrir les toits ou même comme plaque de décoration des façades et des trottoirs. Les "anciens" de cette commune restent attachés à la sculpture de l'ardoise, un art hérité de leurs ancêtres. Cette roche est très demandée par les entreprises de construction en raison de la beauté qu'elle donne aux constructions traditionnelles du Sahara et des Hauts- Plateaux. Les techniques de sculpture des roches d'ardoise reposent sur l'utilisation d'outils traditionnels et surtout un savoir-faire en taille de pierres que les artisans excellent pour donner une forme à ce matériaux utilisé pour la décoration des toits des maisons souvent construites en forme carrée. L'ardoise est également exploitée comme "garniture" des minarets de mosquées aux formes triangulaires, ainsi que les fenêtres, les portes et les estrades (minbar) des mosquées, conformément à l'architecture mauresque utilisant les arcs et les toitures internes. Cette roche est aussi utilisée pour les toitures des mausolées et pour couvrir les coupoles, les entrées d'écoles et autres infrastructures. La présence de l'ardoise est aussi relevée à travers les sculptures extérieures des Ksour du mont de l'Atlas saharien alliant les différentes formes de sculpture. Cependant, il est constaté, qu'avec l'arrivée du béton, les constructions utilisant l'ardoise ont tendance à disparaître. Avec les nouveaux matériaux de construction, les architectes peuvent, conseille-t-on, trouver d'autres issues à l'ardoise en gardant les spécificités propres aux instruments du bâtiment.