La politique d'immigration, initiée de manière générale par l'Europe et en particulier par le président français, suscite des vagues de réprobation en Europe notamment. Plusieurs associations et ONG, sont en effet montées au créneau pour dénoncer les nouvelles dispositions dans le cadre de la directive "retour" votée par l'Union européenne le 18 juin dernier. Des sanctions allant jusqu'à la rétention d'un à 18 mois sont requises contre les immigrés clandestins. Le président de la Ligue française des droits de l'homme estime, ainsi, que l'Europe est loin de respecter les droits de l'homme. Le caractère coercitif de cette directive est dénoncé par Jean Pierre Dubois qui s'est exprimé, hier, sur les ondes de la radio Chaîne III : même la durée de la "rétention diffère d'un pays à un autre", a-t-il déclaré. Celle-ci "peut atteindre jusqu'à 18 mois en Allemagne par exemple et 32 jours en France, laquelle a donné des garanties, mais que la Ligue française des droits de l'homme ne prend pas en compte".L'Europe, poursuit Jean Pierre Dubois, pratique "une politique d'Europe forteresse et croit se protéger contre l'immigration clandestine alors qu'au contraire cette dernière constitue un avantage et une richesse". Il explique à ce propos, que "les pays subsahariens subissent plus l'immigration clandestine comparativement aux pays développés, et l'Europe a tout à gagner de cette immigration car c'est un continent vieillissant". Néanmoins, ces arguments n'ont pas convaincu bon nombre de gouvernements qui "restent démagogues dans leurs discours, d'autant que les droits de l'homme sont toujours exposés à un rapport de force politique". Partant de là, le président de la Ligue française des droits de l'homme a souligné que son association a lancé une "campagne de dénonciation contre ces décisions abusives et choquantes à la fois".Jean Pierre Dubois s'est par ailleurs, montré très virulent à propos du projet de l'Union pour la Méditerranée que compte lancer officiellement le président français le 13 juillet à Paris. "Ce projet vise essentiellement à aider Nicolas Sarkozy à appliquer sa politique anti-immigration", a-t-il déclaré, ajoutant au passage que le président français a déjà annoncé son intention de "maîtriser l'immigration". Une politique que l'Union européenne a déjà préconisée dans "le livre vert". Le président de la Ligue française des droits de l'homme a jeté la balle dans le camp des pays de la rive Sud. "C'est à ces pays de voir s'ils doivent adhérer ou non à cette politique qui fera d'eux des perdants". Il pointe du doigt également l'immigration choisie qui n'a qu'une seule finalité : "enrichir davantage les riches et appauvrir davantage les pauvres", a souligné Jean Pierre Dubois.