Face à la crise dans laquelle s'est embourbé le groupe Tonic Emballage, menaçant le devenir de 4 000 familles, les salariés ont décidé de saisir la justice. Une plainte a, en effet, été déposée le 30 juin contre le séquestre judiciaire qui, selon les représentants des salariés, est à l'origine de la crise. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au niveau de la Maison de la presse Tahar-Djaout, les représentants des salariés ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour dénoncer ce qu'ils appellent les agissements douteux du séquestre judiciaire de Tonic Emballage. Depuis sa désignation, le 27 octobre 2007, l'entreprise fonctionne à un régime des plus faibles. Il est ainsi reproché au séquestre judiciaire sa quasi-absence sur le site du complexe, ce qui engendre la paralysie des unités de production. L'approvisionnement en matières premières et en pièces de rechange pour l'entretien des machines, des engins et des véhicules n'est plus assuré d'une manière régulière. Par ailleurs, les décisions prises par le séquestre judiciaire sont qualifiées tout simplement d'irréfléchies, voire irresponsables, par les salariés. Ils dénoncent également l'attitude de celui-ci quant aux versements des salaires qui se font avec d'énormes retards. Parallèlement, le séquestre s'est octroyé un salaire qui, selon les conférenciers, dépasse celui du P-DG du groupe. A l'occasion, l'un des représentants des salariés a exhibé à l'intention de la presse un avis de virement de 339 millions de centimes représentant le salaire du séquestre judiciaire, pour une période de 6 mois. Allant plus loin, les représentants des salariés de Tonic Emballage ont accusé ouvertement le séquestre judiciaire de dilapider les biens du groupe en opérant des transactions avec des société dont il est actionnaire, comme c'est le cas avec la société d'exploitation de véhicules de transport, Verdi, dont il est actionnaire comme le prouve le registre du commerce de cette société enregistré le 7/11/2001 et dont les salariés détiennent une copie. C'est conscient que le séquestre judiciaire opère en réalité en liquidateur du groupe, que les salariés ont décidé d'entamer des poursuites judiciaires en référée contre lui. Par ailleurs, les salariés de Tonic Emballage ont introduit une autre plainte contre toutes les parties concernées par l'affaire, à savoir les propriétaires, la Badr et le séquestre judiciaire. En attendant le référée sur lequel la cour d'Alger doit statuer le 6 juillet, les salariés du groupe se réservent le droit d'entreprendre d'autres actions. En plus de l'appel lancé au président de la République pour qu'il intervienne personnellement, les salariés sont décidés à ne pas lâcher prise. Ils envisagent, entre autres actions, des sit-in réguliers et le cas échéant une grève de la faim en compagnie de leurs familles.