Dans son intervention, hier, devant la 11e Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), tenue à Charm El-Cheikh (Egypte), sur "la situation de la paix et de la sécurité en Afrique", le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné que la persévérance de l'Afrique est le "meilleur gage" de succès pour parvenir à un règlement définitif et durable des conflits et des crises sur le continent. Après avoir fait le tour sur la totalité des conflits qui secouent le continent, le chef de l'Etat a affirmé : "Nous n'avons d'autre choix que d'avancer dans cette voie, en continuant à œuvrer ensemble et à conjuguer toutes les énergies, pour parvenir à l'instauration d'une paix et d'une sécurité durables". Il est à noter que le 11e Sommet de l'Union africaine (UA) a appelé, au terme de ses travaux, à apporter l'appui financier et technique nécessaire pour la création d'une Force africaine d'intervention rapide à l'horizon 2010. Dans ce cadre, les dirigeants africains ont appelé la Commission africaine, les organisations et les regroupements africains concernés ainsi que tous les pays membres à mettre en œuvre les recommandations de la réunion des ministres africains de la Défense et de la sécurité relatives à l'action de la force d'intervention rapide, à même d'accélérer sa création. S'agissant des derniers développements du conflit entre Djibouti et l'Erythrée, les dirigeants africains appellent au "retrait immédiat" de toutes les forces positionnées sur ces frontières depuis février dernier et déplorent la méfiance qui marque les relations soudano-tchadiennes. A cet effet, la résolution pertinente adoptée par le 11e Sommet vise à mettre un terme aux manœuvres des groupes armés menaçant la stabilité les territoires de chacun des deux pays. En outre, dans d'une des résolutions adoptées, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) ont appuyé, également, l'appel à la formation d'un gouvernement d'union nationale au Zimbabwe et ont décidé d'encourager le président zimbabwéen, Robert Mugabe, et le leader du parti de l'opposition, Morgan Tsvangirai, à honorer leur engagement à initier un dialogue pour consolider la paix, la stabilité, la démocratie et la réconciliation. Pour ce qui est de la question de l'eau et de la sécurité alimentaire, les chefs d'Etat africains se sont engagés, dans le cadre d'un document sanctionnant le sommet intitulé "Engagements de Charm El-Cheikh", à accélérer la concrétisation des objectifs relatifs à l'eau et aux structures de santé en Afrique, à travers le développement et la modernisation des politiques, des cadres organisationnels et des programmes nationaux relatifs à la gestion de l'eau. Il s'agira aussi de l'élaboration de stratégies nationales en vue de garantir l'utilisation équitable et durable des ressources en eau du continent partagées par les pays à la faveur d'une gestion intégrée. Ils ont salué, par ailleurs, le progrès réalisé, jusque-là, par certains pays en matière de concrétisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), alors que d'autres ne sont pas en mesure de les atteindre dans les délais prévus. A ce propos, ils ont exhorté les pays membres à adapter leurs stratégies de développement avec les OMD. Ils ont, également, souligné l'importance des partenariats stratégiques de l'UA avec le Japon, la Chine, l'Amérique latine, l'Inde et la Turquie et dans la même optique, il a été décidé la création d'un Forum afro-arabe pour le développement, regroupant les organisations professionnelles africaines et arabes, les chercheurs, les sociétés civiles, les secteurs privés...