Par Faouzia Belkichi Aujourd'hui, jour d'été, en somme caniculaire à Alger la blanche « wa dawahiha », comme on se plaît à le préciser dans le bulletin météo de notre unique télévision, nous allons déguster les saveurs du français. Un mot, pour nous rafraîchir et oublier un petit peu les méandres de la politique et les chaleurs estivales de l'inflation. Ce ne sera point du pétrole et son cours galopant ni la tragi-comédie du G8 au Pays du soleil levant. Un petit coup d'œil à notre rubrique culturelle, la brise de notre quotidien. Je lisais un article d'un confrère sur un quotidien « confrère » lui aussi, nous sommes toutes et tous, frères et sœurs dans la profession ; la presse a au moins ça de bon. Je lisais un article, donc, sur Hillary, Clinton bien sûr, et Obama. L'auteur avait utilisé le mot « caucus », ce qui était fait pour m'intriguer et aiguiser ma curiosité. Alors, j'ai cherché…Résultat ! Barack et Hillary ensemble sur une scène de la ville de Unity, New Hampshire, 42 979 habitants qui n'auraient jamais rêvé une telle exposition médiatique. C'était il y a juste une dizaine de jours, les concurrents officialisaient leur union sacrée. La primaire américaine, côté démocrates, nous a rappelé ce curieux terme de «caucus» utilisé par mon confrère et objet de ma chronique. Dans l'acception la plus connue ici, le caucus désigne un mode de sélection des candidats pratiqué dans une douzaine d'Etats américains, sous forme de débats directs entre les partisans de l'un et de l'autre. Le mot, précisons-le, n'est pas français. Il fait sourire par son rebondissement et sa façon de pousser à arrondir les lèvres. Cul-de-poule, donc. L'origine du terme est incertaine, certains évoquent un terme indien venu par l'algonquin caw-cawaassough, d'autres un emprunt au latin médiéval (littéralement, l'abreuvoir), ou encore une dérivation de l'anglais caulker, racine des syndicats états-uniens. Le mot a des attaches politiques, voire même locales, puisque les membres de partis politique algériens parlent aussi de «caucus» lorsqu'ils doivent arrêter une position précise sur un sujet d'actualité. Pratique de haute voltige. De plus, on découvre que le terme a été capturé par les ligues d'improvisation théâtrale, le caucus étant alors le moment, de 20secondes, durant lequel chaque équipe se concerte avant de mettre en scène son sketch. Celui qui y verrait une analogie avec l'exercice politique serait un fripon.