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Le Népal va élire son premier président de la République Ce dernier est devenu une république en vertu de l'accord conclu en 2006 avec les rebelles maoïstes
Le Népal devait élire hier son premier président de la République, qui devrait être issu d'une communauté ethnique jusqu'à présent tenue en marge et dont les revendications parfois violentes pour être mieux entendue ont failli remettre en cause un accord de paix conclu avec les ex-rebelles maoïstes.Le Népal a aboli la monarchie qui était en place depuis 239 ans et est devenu une république en vertu de l'accord conclu en 2006 avec les rebelles maoïstes, qui ont mis fin à leur guerre civile et ont à la surprise générale remporté les élections d'avril dernier à l'assemblée constituante. Les 594 membres de l'assemblée constituante sont appelés à élire le président de la république, à bulletin secret, et le vainqueur doit obtenir le soutien d'au moins 298 d'entre eux. L'élection d'un président, fonction essentiellement honorifique, permettra aux ex-rebelles maoïstes de former un nouveau gouvernement, trois mois après être devenus le groupe le plus important au parlement à l'issue des élections. Les maoïstes disent être en pourparlers avec d'autres partis politiques, n'ayant pas à eux seuls la majorité des sièges.Les trois candidats à la présidence proviennent de la région de Madhesh, également appelée Terai. Parmi eux figure un homme de 73 ans, le républicain Ramraja Prasad Singh, qui avait organisé une série d'attentats à la bombe au Népal, dont des attaques contre le parlement et le palais royal en 1985. La région fertile du Madesh, constituée de plaines limitrophes de l'Inde dans le sud du Népal, représente près de la moitié de la population du Népal (26,4 millions d'habitants au total), et constitue le grenier à blé du pays ainsi qu'un centre industriel et financier actif. Les habitants du Madesh, culturellement et linguistiquement, sont plus proches des Indiens que les habitants des collines et montagnes duNépal. Ils se disent victimes d'une discrimination exercée par le gouvernement, dominé par les gens des collines, en termes de postes au sein de l'armée, de l'appareil judiciaire et d'autres institutions de l'Etat.Aussi l'élection d'un président venant du Madesh est-elle considérée comme une formule à même d'apaiser les tensions dans cette région et obtenir peut-être le soutien de cette communauté en vue d'une nouvelle coalition que pourrait diriger l'ancien chef rebelle Prachanda. Les affrontements lors des troubles avec les gens du Madesh ont fait une cinquantaine de morts.
