Les présidents français et sud africain, Nicolas Sarkozy et Thabo Mbeki, ainsi que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, sont arrivés hier à Bordeaux où doit se tenir un sommet entre l'Union européenne (UE) et l'Afrique du Sud. Cette réunion de quelques heures se tient sur fond de crise politique au Zimbabwe et vise à renforcer les liens entre le géant économique de l'Afrique et son premier investisseur étranger. "Un des objectifs principaux est d'approfondir un peu plus les relations entre l'Afrique du Sud et l'Union européenne", a fait valoir le gouvernement sud-africain dans un communiqué. Une position partagée par la Commission européenne pour qui "l'importance de ce sommet est de mettre en avant la nouvelle étape dans les relations entre l'UE et l'Afrique du Sud". Les questions sécuritaires, discutées vendredi lors de ce premier sommet depuis la mise en place d'un partenariat stratégique en mai 2007, s'étendront également au Moyen-Orient, à la situation entre le Tchad et le Soudan, ainsi qu'à la République démocratique du Congo (RDC). Très liés économiquement - l'UE est le premier marché des exportations sud-africaines - les deux partenaires aborderont les questions liées à la sécurité alimentaire et entreront dans des négociations commerciales, notamment sur l'Accord de partenariat économique (APE) entre l'Europe et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), bloqué par l'Afrique du Sud. Plus largement, ce sommet devrait adopter deux déclarations communes sur le changement climatique et sur le rôle du secteur privé dans le développement en Afrique.Mais les positions antagonistes sur le Zimbabwe entre Bruxelles, qui a imposé mardi de nouvelles sanctions contre le régime de Harare, et Pretoria, médiateur très critiqué dans la crise secouant son voisin, risquent de ternir un peu le tableau. Après plusieurs mois d'un climat de violences, le président zimbabwéen Robert Mugabe, réélu lors d'un scrutin contesté fin juin, et le chef de l'opposition Morgan Tsvangirai se sont formellement engagés lundi à négocier un nouvel ordre politique pour le pays. La poignée de mains échangée entre les deux hommes, qui ne s'étaient pas rencontrés en public depuis dix ans, a été saluée comme un pas significatif en vue d'un règlement négocié au Zimbabwe, dont la situation post-électorale avait été vivement critiquée par l'Occident, notamment la France. L'UE a cependant jugé que cet accord n'était pas suffisant pour relâcher la pression et vient de renforcer ses sanctions contre le régime, ajoutant 37 personnes à la liste des 131 Zimbabwéens déjà visés. Une source de la Commission a précisé en début de semaine que "le Zimbabwe est toujours à l'ordre du jour des réunions avec l'Afrique du Sud". "Mais nous n'attendons rien de celle-là sur ce sujet", a-t-elle souligné. Les questions sécuritaires, discutées vendredi lors de ce premier sommet depuis la mise en place d'un partenariat stratégique en mai 2007, s'étendront également au Moyen-Orient, à la situation entre le Tchad et le Soudan, ainsi que la République démocratique du Congo (RDC). Plus largement, ce sommet, qui sera précédé vendredi matin par la 7e rencontre ministérielle entre Bruxelles et Pretoria, devrait adopter deux déclarations communes sur le changement climatique et sur le rôle du secteur privé dans le développement en Afrique.