Les attentats à la bombe qui ont frappé samedi Ahmedabad, dans l'ouest de l'Inde, ont fait 49 morts et plus de 160 blessés, selon un nouveau bilan communiqué lundi par la police.Un précédent bilan faisait état de 45 personnes tuées. Ces attentats sont survenus au lendemain d'une série d'explosions similaires à Bangalore, dans le sud du pays, qui ont fait un mort et sept blessés. La présidente Pratibha Patil a fait part de sa "douleur et sa tristesse" et a "appelé la population d'Ahmedabad à maintenir la paix et l'harmonie". Lundi, le Premier ministre indien Manmohan Singh était attendu à Ahmedabad, accompagné du chef du Parti du Congrès Sonia Gandhi. La police indienne a indiqué lundi qu'elle interrogeait plusieurs personnes dans l'enquête sur les explosions mais qu'aucune arrestation n'avait eu lieu. "Des interrogatoires se poursuivent, concernant environ une dizaine" de personnes, a indiqué Ashish Bhatia, un responsable de la police précisant que jusqu'à maintenant, "il n'y a eu aucune arrestation". Des renforts de police ont été déployés dans les gares et les aéroports tandis que d'importants moyens ont été déployés à New Delhi où 3.000 hommes ont été envoyés en renfort, selon un porte-parole de la police. Selon des chaînes de télévision indiennes, un groupe d'islamistes s'appelant "Moudjahidine indiens" a revendiqué les attaques, survenues le lendemain d'une série d'explosions similaires à Bangalore, dans le sud du pays, qui avaient fait un mort et sept blessés. Le ministre indien de l'Intérieur, Shivraj Patil, a réuni dimanche ses principaux conseillers en matière de sécurité tandis que les autorités de plusieurs Etats ont renforcé leurs dispositifs de sécurité. Les explosions se sont produites dans des lieux très fréquentés d'Ahmedabad, principale ville de l'Etat du Gujarat, où des affrontements entre hindous et musulmans avaient fait quelque 2.000 morts en 2002. Elle ont visé des marchés, des bus ou des hôpitaux accueillant les victimes des premiers attentats. Des équipes d'artificiers ont désarmorcé dimanche trois engins non explosés à Ahmedabad, selon la presse locale tandis que la police affirme avoir découvert une voiture remplie d'explosifs dans la ville de Surat, située au sud d'Ahmedabad. Selon des chaînes de télévision indiennes, un groupe d'islamistes s'appelant "Moudjahidine indiens" a revendiqué les attaques, survenues le lendemain d'une série d'explosions similaires à Bangalore, dans le sud du pays, qui avaient fait un mort et sept blessés. La police a annoncé avoir procédé à plusieurs arrestations, selon l'agence Press Trust of India, après avoir mené des raids dans la nuit, notamment dans une maison des environs de Bombay d'où pourrait avoir été envoyé le courrier électronique revendiquant les attaques. Toutes les bombes étaient munies de minuteurs et ont explosé en l'espace de 36 minutes, ont indiqué les autorités. Nombre de victimes ont été atteintes par des éclats de bombes, qui étaient remplies d'écrous et de boulons. A l'hôpital public de la ville, une des deux infrastructures médicales visées par un attentat, des blessés grièvement atteints gisaient dans les couloirs, le corps criblé de plomb, réclamant l'aide de soignants paniqués et débordés. "J'étais venu ici pour aider les autres après avoir vu les explosions à la télévision lorsqu'une nouvelle explosion s'est produite", a raconté un conducteur de rickshaw, Bachubhai Bhagaji, mains et pieds enveloppés dans des bandages imprégnés de sang. "Nous ne devrions laisser personne profiter de cet attentat pour créer un climat de terreur", a déclaré le ministre indien de l'Intérieur, Shivraj Patil. "La terre du Mahatma Gandhi (originaire de cet Etat) a été ensanglantée par des terroristes que nous n'épargnerons pas", avait toutefois déclaré dès samedi le Premier ministre de l'Etat du Gujarat, Narendra Modi, un nationaliste hindou. "Nous devons nous préparer à une longue bataille contre le terrorisme", avait ajouté le dirigeant, une figure controversée en Inde, notamment accusé d'avoir fermé les yeux lors des émeutes inter-religieuses en 2002. Les tensions dues à ces affrontements n'ont jamais complètement disparu à Ahmedabad, une ville de plusieurs millions d'habitants. La ville semblait plutôt calme dimanche. Policiers et militaires y patrouillaient afin de prévenir toute tentative de représailles à l'encontre des musulmans suite à la revendication du groupe islamiste. "La colère pourrait éclater une fois que les corps auront été rendus aux familles pour la crémation", a déclaré un responsable de l'armée souhaitant conserver l'anonymat. "La présence de l'armée est un moyen psychologique d'empêcher les émeutes." Les grandes villes indiennes ont été au cours des dernières années le théâtre d'attentats à la bombe.