A la faveur de la mise en œuvre du processus des réformes qui touche tous les secteurs d'activités, le commerce extérieur continue de faire sa mue profonde et radicale. Entre autres mesures que le gouvernement vient de prendre sur ce registre, intervient la levée du monopole de l'Etat sur l'importation et le commerce des alcools. En effet, faisant référence aux mesures contenues dans la loi de finances complémentaire pour l'année en cours, le ministère des Finances a annoncé, à la fin de la semaine dernière, à travers un communiqué qui a été rendu public, que, désormais, les opérateurs privés peuvent intervenir dans des actions concernant l'importation, l'exportation et la production des différents types d'alcools dont le besoin est recensé sur le marché national. Désormais, à l'ombre de la nouvelle orientation, le privé national est ainsi autorisé à importer et à commercialiser les alcools en Algérie sans passer par le service des alcools de l'Etat (service public). Ce dernier, il est toujours utile de le préciser, détenait depuis toujours le monopole sur le commerce des alcools. Les opérateurs économiques ont toujours été dans l'obligation de recourir à l'office des alcools pour leurs approvisionnements en ce produit. Dans le communiqué émis ce jeudi par le département de Karim Djoudi, il a été aussi précisé qu'«à l'effet de mettre fin aux difficultés d'approvisionnement régulier de l'alcool et en raison de l'incapacité du service des alcools de l'Etat de répondre aux besoins des opérateurs économiques, la loi de finances complémentaire pour 2008 autorise l'importation, l'exportation, la production et la vente des alcools sur le marché intérieur sans passer par le service des alcools qui en détenait le monopole». La libéralisation, qui est prévue dans la loi de finances complémentaire pour l'année 2008, concerne les alcools chimiques et industriels souvent utilisés dans le cycle de fabrication de certains produits manufacturés, à l'instar des parfums, des produits d'entretien et autres détergents. En outre, l'initiative du gouvernement d'ouvrir le champ aux opérateurs privés en leur permettant d'intervenir directement dans l'importation de ce produit est loin d'être une libéralisation à l'absolu, car a, toutefois, précisé le ministère des Finances dans son communiqué, les opérateurs concernés sont toujours tenus de l'obtention d'un agrément de l'administration fiscale. Un cahier des charges est également conçu pour cette fin et tout opérateur privé doit remplir les conditions qui y sont énoncées. En effet, comme étant un produit sensible, l'importation d'alcool est toujours soumise à la taxe de circulation que l'opérateur doit toujours honorer en s'engageant dans le commerce de ce produit. La taxe en question est spécifique au transport des alcools. Donc, la circulation des marchandises de ce type doit être déclarée et le propriétaire est appelé à respecter les heures qui lui sont signifiées pour le transport de sa marchandise (alcools industriels ou chimiques). L'ouverture du champ du commerce des alcools aux opérateurs privés a été décidée par le gouvernement suite à l'incapacité du service public des alcools de répondre aux besoins croissants des entreprises utilisant cette matière. Lesquels besoins qui sont davantage croissants du fait de la nette expansion que connaît ces dernières années l'industrie nationale, avec, à titre d'exemple, la croissance du nombre de fabriques de parfums, de produits d'entretien et autres.