Au volet commercial, la loi de finances pour l'année 2008 prévoit de nouvelles mesures de facilitation pour les importateurs. A cet égard, l'avant-projet de loi conçu par le ministère des Finances envisage, sur le plan législatif, la mise en application des mesures devant contribuer à la réduction de la pression fiscale et surtout l'allégement des conditions d'octroi d'agrément pour les opérateurs activant dans le commerce extérieur. A l'ombre des nouvelles dispositions dictées par la loi de finances pour l'année prochaine, il est ainsi question de la suppression des conditions introduites en 2004 et qui consistent à plafonner à 20 millions de dinars le capital permettant d'effectuer des opérations d'importation de marchandises destinées à la revente en l'état. L'on se rappelle, à cette époque, ces nouvelles conditions ont été mises en place dans le but d'assainir la filière des importateurs qui a été gagnée par des spéculateurs n'arrêtant pas d'inonder le marché national par des produits divers qui sont même difficiles à identifier. A la mise en œuvre de ces nouvelles mesures, rappelle-t-on, le gouvernement a donné un véritable coup de pied dans la fourmilière en contraignant des centaines de "pseudo" importateurs, ne disposant pas de fonds nécessaires, à mettre la clé sous le paillasson. Quatre années plus tard, à la faveur de la loi de finances 2008, c'est la renonciation à la détermination d'assainir le secteur du commerce qui s'annonce. Il est vrai que le gouvernement vient d'envisager la réouverture de cette filière en encourageant l'émergence de nouveaux opérateurs dans le créneau de l'import/export dans le but d'endiguer le phénomène du monopole qu'exercent certains cercles occultes sur des produits de première nécessité, tels le lait, la pomme de terre et les céréales. D'autant plus lorsque ceci coïncide avec la mise en place du conseil national à la concurrence et la nouvelle politique prônée en la matière et dont la teneur consiste à empêcher tout opérateur économique à occuper une position qui lui permettra de s'accaparer plus de 45% des parts du marché. Dans ces circonstances, il y a lieu de se demander si le gouvernement compte-t-il réellement de freiner l'élan de certaines entreprises de production nationale qui commencent à gagner du terrain et prendre de l'ampleur, par le recours à l'importation massive, à l'instar de groupes comme Cevital qui alimente le marché national par des produits alimentaires à des proportions qui dépassent de loin le fameux seuil des 45%, (parfois jusqu'à 80% en matière des huiles végétales). Encourager les importations au détriment de la production nationale ne fera, en tout cas, que remettre en cause le processus de soutien à la croissance économique et de fragiliser davantage le produit national déjà affecté par la levée des barrières douanières décidées dans le cadre de l'entrée en vigueur de l'accord d'association avec l'Union européenne. Dans le même sillage, le gouvernement a-t-il mis en place les instruments, tant matériels que juridiques, nécessaires pour le contrôle et le suivi de l'action des importateurs dont les rangs vont se renforcer à nouveau à partir de l'année prochaine à la faveur de la loi de finances qui sera débattue dans quelques semaines en plénière à l'APN ? Dans tous les cas de figures, il n'y a que l'encouragement de l'appareil productif et l'avènement du produit national qui garantira une issue favorable à l'économie nationale.