La mort du système mondial actuel, formellement annoncée par avance pendant la nuit du 15 août 1971 lorsque le président Nixon annonça la fin de la convertibilité du dollar avec l'or, devient maintenant une réalité. Si le jour et l'heure d'un tel développement dans la politique américaine reste impossible à prévoir à court terme, ce qui est sûr, c'est qu'à part les mesures d'urgence, le système financier mondial est condamné à court terme et peut-être même à très court terme.Cependant, selon l'économiste américain, Lyndon H. Larouche Jr., un grand nombre de responsables financiers et monétaires s'efforcent à faire comme si de rien n'était. "A l'heure actuelle, on estime qu'entre 1400 et 3000 banques américaines, sans compter celles d'Europe, sont déjà entassées dans les chambres funéraires du cimetière bancaire. Seules quelques-unes ont eu droit à un enterrement décent, tandis que les dépouilles des autres reposent dans la chambre froide. Ce chiffre pourrait d'ailleurs être bien élevé, et avoisiné les 5000 banques". Il estime qu'avec la difficulté de chiffrer avec précision le nombre exact de banques en danger mortel, celui-ci pourrait être double. D'abord, les responsables du secteur mentent tous azimuts. Ensuite, faut-il encore définir ce qu'on entend par "mort" ; "si le système actuel est effectivement totalement mort et ne pourra pas être ressuscité dans sa forme actuelle, le nombre de banques qu'on pourrait faire ressusciter avec un nouveau système dépend entièrement de la vitesse avec lequel ce nouveau système est mis en place"."Avec la disparition graduelle des membres de ma génération et des générations précédentes, il ne reste plus aucune personne compétente parmi les nouvelles générations pour ce qui concerne la pensée économique, ni dans la génération du baby-boom qui tient les manettes du pouvoir actuel au Congrès et à Wall Street, ni dans la nouvelle génération des jeunes adultes. Ces générations sont criblées de fantasmes, semblables à ceux d'un Alan Greenspan, notamment lorsqu'elles souhaitaient croire que l'argent n'est simplement que ce que leurs rêveries pieuses, espèrent ce qu'il soit, ou devienne. A quelques exceptions près, les économistes de la place, les spécialistes des marchés et les politiciens sont aussi fous qu'irresponsables sur ces questions", regrettent Lyndon H. Larouche Jr. Ils rappellent avec force, "c'est qu'en essence l'argent n'est qu'une fiction et non pas une quelconque expression d'une ''vraie'' valeur. La croyance même dans '' un système d'argent'' n'est que le marqueur d'une espèce de maladie mentale assez proche des fantasmes sexuels les plus morbides. La prédominance croissante des soixante-huitards parmi les élites en Amérique du Nord et en Europe, se reflète dans le mépris envers le monde du travail, l'industrie ou l'agriculture et même dans celui de la recherche, un état mental où les plaisirs qu'on a pu tirer de quelque expérience, vraie ou imaginaire, avec la cocaïne remplacent la réalité dans leurs préoccupations. Pour ces soixante-huitards du type "Alice aux pays des merveilles", l'argent n'est que "ce que nous espérons choisir comme croyance de masse". Larouche Jr. pense que la première phase de la désintégration en cours est de nature financière et économique. La deuxième phase est l'effondrement du mode de vie "globalisé" sciemment voulu par les "boomers", conclut-il.