La région de M'cif (M'sila) dort sur un riche héritage archéologique qui témoigne de l'importance qu'a connue la région durant les différentes périodes historiques notamment sous la domination romaine.Elus et habitants de cette commune espèrent la classification de cette multitude de ruines disponibles en vue d'ouvrir de nouvelles perspectives aux fouilles archéologiques et accroître, en conséquence, l'attrait touristique de la région. Une classification constituera assurément, argumentent-ils, “une publicité efficace et utile pour la région dont l'économie pourrait alors profiter des flux de visiteurs potentiels”. Elle permettra en outre de délimiter les zones non urbanisables qui seront, de la sorte, protégées de toutes formes d'agression. L'importance des vestiges éparpillés sur le territoire de la commune plaiderait également pour la création d'un musée local qui réunirait les découvertes les plus précieuses. L'idée développée par les services locaux de la culture selon laquelle ces vestiges sont mieux là où ils sont, c'est-à-dire sous terre et donc à l'abri des pillages et de toute dégradation, devrait changer, estiment les élus. Pour la direction de la culture, les moyens humains et matériels existants ne permettent pas une bonne prise en charge des 150 sites historiques recensés dans la wilaya sans compter les nouvelles découvertes rélaisées çà et là au hasard des travaux de terrassement des projets de construction. Mis au jour lors travaux de réalisation de la route reliant M'cif à Bordj Benasser, un vaste cimetière romain au sein duquel ont été de trouvées des pièces de monnaie, des chaînes et des produits de poterie demeure l'une des plus importantes découvertes de ces trois dernières années. Selon les archéologues dépêchés sur le site par l'Institut d'archéologie d'Alger il y a deux années, cette nécropole romaine occupe une vaste aire dont les limites n'ont pas été établies avec précision. Orientés est-ouest, les tombeaux dont la longueur atteint les deux mètres renferment des poteries de la fin du IVè siècle et du début du Vè siècle de notre ère. Les poteries de la période islamique trouvées sur le même site remonteraient, elles, aux XIIè et XIIIè siècles, selon les mêmes spécialistes. La même zone archéologique sur laquelle ont été trouvées plus tard des monnaies et des poteries au cours d'un autre projet hydraulique s'étendrait sur pas moins de 12 hectares. Dans la région de Kherba de la même commune, les actions d'érosion naturelle avaient déterré, il y a trois années, un site historique. Les responsables municipaux avaient alors demandé l'envoi de spécialistes. A Bordj M'cif, des porteries, des meulees et de grosses pierres taillées de la civilisation romaine avaient également été exhumées ainsi que des pièces de monnaies de périodes allant du IIIè au VIè siècles. Pour les spécialistes, la présence massive d'articles de poteries romains laisse penser que de grands ateliers existaient dans la région sous les romains notamment à Bordj M'cif. De grosses jarres utilisés vraisemblablement pour conserver les aliments ont été découvertes au lieu dit Kelaliya près du chef-lieu de la commune sur l'une des rives de Oued M'cif. Dans la localité de Ain Ksob, de grandes pierres taillées avec des inscriptions latines sont éparpillées au milieu de débris d'engins de l'armée française détruits durant la guerre de libération dans cette commune.