L'axe de la RN 3 au lieudit " Chega " dans la wilaya de Biskra a été en fin de semaine écoulée, le théâtre d'un accident de la circulation au bilan encore lourd. Quatre personnes sont mortes et vingt-trois autres blessées dans une collision entre un véhicule léger de marque KIA et un mini-bus de transport de voyageurs assurant la liaison Ouargla-Sétif. A priori, les éléments de la Gendarmerie nationale qui ont assuré la couverture de ce sinistre, mettent en cause une fois de plus le dépassement dangereux de l'un des deux véhicules.Venant de Jijel et allant vers Ouargla, le véhicule de marque KIA est entré de plein fouet sur le mini-bus venant en sens inverse et ayant effectué un dépassement dangereux. Les quatre passagers du véhicule léger sous la puissance du choc sont morts sur le coup alors que les blessés tous passagers du transport de voyageurs ont transportés vers les infrastructures sanitaires de la région.Cet énième accident de la circulation porte le bilan au niveau national à plus de 2 600 morts et 19 396 blessés et ce, depuis le début de l'année en cours. Depuis quelques années, les accidents de la circulation sont devenus un véritable drame national que ce soit en pertes de vies ou en dégâts corporels et matériels. L'Algérie qui caracole à la première place dans le classement des pays arabes et à la quatrième place au niveau mondial en ce qui concerne les accidents de la route, continue d'enregistrer cette hécatombe qui coûte au Trésor public des milliards de dinars chaque année. Selon les experts de la Gendarmerie nationale et de la sûreté nationale, les causes de ces sinistres sont multiples : l'état du véhicule, l'infrastructure routière et le comportement de l'usager. Le facteur humain est classé en priorité de ces causes, 80% des accidents sont dus à une erreur humaine, vitesse excessive, imprudence et dépassement dangereux sont responsables de ce fléau, rappelle-t-on.L'expert en sécurité routière Mohamed Lazouni estime que la hausse progressive des accidents de la circulation est due principalement à l'augmentation très sensible du parc national de véhicules, notamment personnels. Il propose à cet effet, le renforcement des moyens de transport collectifs et leur plus grande disponibilité pour affaiblir le flux quotidien des voitures sur les axes routiers et à l'intérieur des grandes agglomérations. D'après lui, il y a une saturation des routes et des villes. " Le parc national se renforce chaque année par plus de 25 000 véhicules alors que la norme devrait être de 10 000 ". Un impact négatif social et économique pour le pays.L'ex-officier de la DGSN pointe un doigt accusateur sur l'état actuel des moyens de transport collectifs défectueux à plus d'un titre, astreignant les voyageurs dans leurs déplacements à rechercher d'autres moyens. " Aujourd'hui, chaque travailleur, chaque fonctionnaire possède une voiture tandis qu'un bus en état convenable peut transporter à la fois 120 personnes... " Notant de fait, la détérioration des transports de voyageurs, M. Lazouni propose la nécessité d'une gestion plus rigoureuse de ce secteur. La nécessité d'avoir une politique efficace de transport en vue de prévenir les décès et les traumatismes, est donc une urgence notable. Comme il faut aussi reconnaître la nécessité prioritaire d'améliorer la sécurité routière en Algérie en l'incorporant de manière systématique dans le quotidien de la vie nationale. Aussi, la mise en œuvre avec plus de rigueur et de sanctions les infractions au code de la route en vue de réduire sensiblement les facteurs de risque identifiés comme les causes principales de cette hécatombe routière, à savoir ; le non usage de la ceinture de sécurité et des sièges pour enfants, la conduite sous l'influence de l'alcool et les stupéfiants, le non usage des casques, la vitesse excessive et inappropriée, le dépassement dangereux, l'utilisation du téléphone cellulaire etc.