Si le monde se prépare à un risque de pandémie provoquée par le virus H5N1 de la grippe aviaire, une autre souche, le virus H9N2, représenterait une menace encore plus grande pour la population, selon des travaux publiés dans le revue "PLOS ONE". Depuis son apparition chez des oiseaux en 1988, ce virus a causé de multiples infections humaines et est devenu endémique chez les volailles domestiques en Eurasie. Selon des chercheurs du Saint Jude's Children Research Hospital, de Memphis, et de l'université du Maryland (Daniel Perez), qui ont publié un article dans le Public Library of Science , "depuis l'apparition de la souche H9N2 du virus de la grippe aviaire chez des oiseaux en 1988, celui-ci a causé de multiples infections humaines et est devenu endémique chez les volailles domestiques en Eurasie. Les inquiétudes relatives à ce sous-type du virus de la grippe aviaire viennent de son l'évolution et de l'acquisition de caractéristiques qui pourraient le rendre plus transmissible entre humains." Selon ces chercheurs, le virus H9N2 de la grippe aviaire serait capable de se transmettre et de se propager avec un nombre limité de mutations. Mais "les mécanismes qui permettent l'infection de l'homme et la transmission du virus de la grippe aviaire ne sont pas bien compris."Dans cette nouvelle étude publiée le 13 août, Daniel Perez de l'Université du Maryland et ses collègues ont utilisés des furets pour caractériser le mécanisme de réplication et de transmission des virus de la grippe aviaire de souche H9N2. Ils ont montré que certaines souches actuellement en circulation du virus H9N2 de la grippe aviaire peut se transmettre à des furets sains mis en contact avec des furets infectés. Toutefois, une transmission aérosol du virus n'a pas été observée, ce qui est un facteur clé pour des souches qui pourraient provoquer une pandémie." Ces résultats suggèrent que l'existence et la prévalence du virus H9N2 chez les volailles pourrait représenter une menace significative pour l'homme " précisent ces chercheurs. Rappelons que la FAO avait annoncé, le 13 août dernier, l'apparition au Nigeria d'une souche du virus de la grippe aviaire "hautement pathogène" qui n'avait jamais été signalée auparavant en Afrique et qui suscite donc "de graves préoccupations" quant à son introduction sur le continent. Les résultats de laboratoire du Nigeria et d'un laboratoire de référence de la FAO situé en Italie montrent que la nouvelle souche du virus est "génétiquement différente des souches qui avaient circulé au Nigeria lors des flambées précédentes en 2006 et 2007". "Cette nouvelle souche n'avait jamais été signalée auparavant en Afrique et elle est plutôt similaire à des souches précédemment identifiées en Europe (Italie), en Asie (Afghanistan) et au Moyen-Orient (Iran) en 2007". Cette détection suscite de graves préoccupations, car on ne sait pas encore comment elle a été introduite sur le continent, a indiqué Scott Newman, chargé de la coordination internationale de la faune au Service de santé animale de la FAO.