Le président russe, Dmitri Medvedev a décrit cinq points sur lesquels Moscou appuiera l'avenir de sa politique étrangère. Il a déclaré que la Russie ne modifierait pas sa décision de reconnaître l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. Il a expliqué que les cinq points ont été d'abord, la supériorité des principes fondamentaux du droit international. Le deuxième point est que le monde doit être multipolaire. "Un monde unipolaire est inacceptable", a déclaré Medvedev, en ajoutant que la Russie pourrait "ne pas accepter un ordre mondial où toutes les décisions sont prises par une partie, même par une puissance telle que les Etats-Unis". Un tel monde est instable et menacé par les conflits. Troisièmement, a-t-il dit, la Russie ne cherche pas la confrontation avec d'autres pays. "La Russie ne veut pas d'isolement. Nous mettons en place, dans la mesure du possible, les liens d'amitié avec l'Europe, les Etats-Unis et d'autres pays dans le monde". Quatrièmement "la Russie veillera à protéger la vie de ses citoyens, où qu'ils se trouvent". Le cinquième point est que Moscou "chercherait à développer des liens dans les régions avec qui il a toujours eu des relations amicales". "La Russie, tout comme d'autres pays dans le monde, a des régions où il a privilégié ses intérêts", a déclaré le président russe. "L'Union européenne n'a pas entièrement compris les motifs de l'offensive russe contre la Géorgie", mais elle a bien réagi en rejetant l'option des sanctions, c'est la réaction du président russe Dmitri Medvedev au lendemain du sommet extraordinaire de l'Union européenne sur la Géorgie. Medvedev, dans une interview donnée jeudi à Euronews, s'est expliqué avec détails sur l'issue de ce sommet extraordinaire de l'UE et sur l'avenir des relations UE-Russie."J'ai suivi attentivement le déroulement du sommet. Je ne vous cache pas que j'ai eu des entretiens avant avec mes homologues. Selon moi, le résultat est mitigé". Il explique que l'UE n'a malheureusement pas entièrement compris les motifs de la Fédération russe lorsqu'elle a pris la décision de repousser l'agression géorgienne, et lorsqu'elle a décidé de reconnaître l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie en tant qu'entités indépendantes au regard du droit international. "C'est triste, mais pas fatal, parce que tout change dans ce monde. C'est la première chose. La seconde chose, selon moi, est beaucoup plus positive. C'est que malgré, les divisions au sein de l'UE, c'est un point de vue raisonnable, réaliste qui a prévalu. Un certain nombre d'Etats étaient partisans de sanctions irréelles. Ça ne s'est pas produit, ce qui me semble dans l'intérêt de l'Europe, et particulièrement de l'UE", a souligné Medvedev. Pour le président russe, après la reconnaissance de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, il n'y a pas d'isolement, "la Russie ne cherche pas l'isolement et l'isolement n'est en fait pas envisageable. Une autre question sur laquelle nous avons besoin de réfléchir après ces reconnaissances de l'indépendance : c'est comment, dans les années à venir, repenser la sécurité dans le monde complexe qui est le nôtre". Pour lui, il est clair que ce qui s'est passé après l'agression géorigienne du 8 août "a remis clairement la question en tête de l'agenda. Les structures actuelles en matière de sécurité ont prouvé leur inefficacité". Il y a encore des pourparlers sur des sanctions possibles, comme une exclusion de la Russie du G8, ou un refus de l'admettre dans l'OMC . La réponse de Medvedev a été tranchante : "Vous savez, la question des sanctions est toujours compliquée, parce que les sanctions, ce sont en fait des armes à double tranchant. Et je crois que, disons, la position qui a été prise par l''EU montre combien la voie des sanctions est dangereuse". Il estime que la raison l'a emporté, "les résultats sont là". Il répond de la même façon pour les instruments internationaux comme le G8. "Un G8 sans la Russie ne peut pas fonctionner. Même au sein du G8, on a bien compris que sans des pays comme la Chine ou l'Inde, sans l'utilisation des mécanismes de consultations extérieures, beaucoup de décisions prises par le Groupe des Huit ne seraient pas valables, et encore moins si elles étaient prises sans la Russie. Par conséquent, bien sûr, le G8 sans la Russie ne pourrait pas exister. Et si le G8 continuait à se tenir quand même, ça ne servirait pas l'ordre du monde, car il reflète le monde d'aujourd'hui". Pour le président russe, l'OMC, c'est une autre question. "Nous voulons en effet rejoindre l'OMC, mais pas à n'importe quel prix. Et nous menons des discussions depuis longtemps. Malheureusement, elles ne sont pas entièrement concluantes". La position de la Russie était simple. "Si nous ne sommes pas tombés d'accord bientôt, alors nous, devrons revenir sur ces accords qui nous imposent des obligations supplémentaires pour entrer dans l'OMC". Il précise à cet effet, que son pays, en reviendra à ce genre de décision, à moins qu'il n'y ait des progrès avec l'OMC. Par conséquent, ajoute-t-il, la présence de la Russie dans l'OMC n'est pas seulement un objectif de la Russie, mais aussi "une nécessité pour les autres économies. Comment les choses vont évoluer ? le temps le montrera", préconise Medvedev, pour qui, il y a d'autres moyens d'influence, "vous savez... Je ne crois pas à un hiver froid qui menace ou quelque chose de semblable, ça ne serait dans l'intérêt de personne...". Il précise que la Russie remplira toutes ses obligations en tant que fournisseur majeur d'hydrocarbures aux Européens. La crise dans le Caucase a tourné la dernière page de l'histoire de la Russie, notamment ses relations avec ses voisins, en particulier l'Ukraine, et plus généralement avec le reste du monde. Les analyses font dire au président russe : "Nous allons développer nos relations avec toutes les autres nations sur des critères communs. J'ai déjà dit que les événements du mois d'août ont montré l'imperfection des structures actuelles en matière de sécurité. Nous devons tout reprendre, en se basant sur des réalités d'aujourd'hui".