Les transferts d'argent à destination de l'Algérie durant le premier semestre 2008 sont de l'ordre de 2,9 milliards de dollars. Ce montant représente le double de celui enregistré durant la même période en 2007. Selon un rapport de la Banque mondiale publié récemment et portant sur les fonds transférés par les diasporas arabes, l'argent transféré en Algérie provient essentiellement d'Europe, le continent qui abrite le plus gros de la communauté algérienne établie à l'étranger. L'Algérie se classe en 5e position avec 2,9 milliards de dollars. Bien évidemment, c'est le Maroc qui se hisse en tête du classement avec 5,7 milliards de dollars envoyés en 2007. Les sommes transférées par les Marocains résidant à l'étranger sont en augmentation depuis plusieurs années. Elles totalisent déjà 25,8 milliards de dirhams pour les six premiers mois de 2008. Ces fonds, poursuit le rapport, ont transité par les circuits " officiels " et sont l'œuvre de personnes physiques et morales. La traçabilité est ainsi établie par la Banque mondiale qui fait référence aux Algériens expatriés mais aussi à certaines entreprises qui ont des intérêts en Algérie. Les montants ont été transférés par des banques ou lors des opérations de change au niveau des aéroports et ports algériens. A cela, il faut ajouter les virements "rapides" du type Western Union qui ont fait leur apparition en Algérie ces dernières années. Les institutions internationales, à l'instar de la Banque mondiale, tendent à inclure les données sur l'Algérie, depuis le début de la décennie en cours, dans leurs rapports annuels. En 2006, l'Office statistique des communautés européennes (Eurostat) avait indiqué que les ressortissants algériens vivant en France ont transféré 282 millions d'euros vers l'Algérie, soit près de 400 millions de dollars alors que les Marocains vivant en France, pourtant moins nombreux que les Algériens, avaient transféré 785 millions d'euros, soit 1 milliard de dollars. Conscients de l'importance de ces transferts d'argent, les responsables marocains encouragent, en effet, les expatriés à investir au Maroc pour contribuer au développement économique et social de leur pays d'origine. Face à ce gisement inépuisable, l'Algérie, via le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale établie à l'étranger, a entamé la préparation du projet de création d'un conseil supérieur de la communauté algérienne à l'étranger. Il s'agit d'un nouveau programme d'action pour la préservation des droits de la communauté algérienne à l'étranger. Cet intérêt manifesté par les autorités publiques vis-à-vis de cette communauté qui constitue 5 millions d'Algériens établis à l'étranger, est expliqué, selon certains observateurs, par le fait que cette communauté est perçue comme une source de devises pour le Trésor public. D'ailleurs, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale établie à l'étranger, n'a pas caché cet intérêt en soulignant que cette communauté représente une richesse importante qu'il faut encourager et associer au développement du pays. En Tunisie, le gouvernement tunisien procure un certain nombre de services et d'avantages à ses ressortissants vivant à l'étranger, à la fois pour rappeler aux expatriés leur culture d'origine, et pour les remercier des sommes importantes qu'ils envoient au pays. Le gouvernement procure des services significatifs aux expatriés, allant de l'exemption des droits de douane à des services spécifiques de transfert de devises, du fait de l'importance économique des sommes d'argent envoyées par les expatriés.